Secret et mensonges (PV Cynthia)

Invité

Dans son Audi R8, Matt fonçait sur les boulevards de Los Angeles. La nuit était déjà tombée et les tours de la ville s'étaient illuminées comme un soir de noël. Il avait enfilé un costume bleu marine et une chemise bleue claire, le tout faisait ressortir la couleur de ses yeux. A côté de lui, sur le siège avant se trouvaient un bouquet de 101 roses rouges et une bouteille de champagne.
Malgré la musique assourdissante dans le bolide, Matt ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'il allait dire à Cynthia. Il essayait en vain de chercher ses mots.

Arrivé devant la résidence Sunshine, il se gara sur le parking privé et alla directement vers la porte d'entrée. Après que Cynthia eut ouvert par l'intermédiaire de l'interphone, Matt s'engouffra dans l'ascenseur.

Il se tenait là, derrière la porte du 890 B, prit une grande une grande inspiration et toqua à la porte. Le visage caché derrière le bouquet de fleurs et en brandissant la bouteille française.

- Bonsoir ma douce...

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Pour toi ! coeur

Spoiler:

Cynthia, rentrée depuis quelques temps déjà de l'hôpital, avait décidé de ressortir en ville. Elle venait d'enlever l'un de ses chemisiers préférés, le rouge, quand elle entendit sonner à la porte.
Qui peut bien venir à une heure pareille... sourira-t-elle.
Elle attrapa juste un pull assez large, qu'elle enfila par-dessus son soutien-gorge, et se dirigea vers la porte.

Matt ? qu'est-ce qu'il fichait là ? non pas que ça déplaisait à la vampire, mais il venait tard quand même... Elle lui ouvrit l'accès l'intérieur du bâtiment, et attendant qu'il monte, croisa les bras sur sa poitrine, s'adossant à l'une des bibliothèques.
L'ascenceur était un direct, c'est-à-dire qu'il donnait sur son appartement, sans couloir, enfin, à la base... La vampire avait fait mettre une porte d'entrée blindée, diminuant son espace à vivre, mais cela ne la gênait nullement. Elle ouvrit l'accès.
Un énoooooorme bouquet de fleurs -ses préférées, en plus - obstruaient l'entrée.

Elle sourit, attendrie.
Bonsoir, Matt...
Elle décroisa les bras et attrapa les roses pour les mettre dans un vase. Au passage, elle embrassa son amoureuuuuuuux sur le nez, avant de s'écarter, espiègle.
Cynthia le laissa entrer et découvrir son appartement, tandis qu'elle allait dans la cuisine, remplir d'eau le vase qu'elle avait sorti de dessous l'évier. Elle l'entendit arriver quand elle s'apprêtait à reprendre le vase pour le mettre au salon.

"est-ce que j'ai bien fermé le passage ?.. oui, si c'est bon, il ne verra pas mon frigo... parce que sinon j'aurais pas pu m'en dépêtrer..."

Elle se retourna et le vit s'approcher. Elle sourit de nouveau à l'homme aux yeux bleus :
Alors, tu as fait le tour du propriétaire ?..

Invité

Matt remarqua que Cynthia était étonnée de le voir débarquer chez elle. Mais elle semblait quand même heureuse de le voir.

- Tu ne te rappelles pas que tu m'as invité chez toi ? Je suis déçu sur ce coup...

ll fit une petite moue en signe de grimace puis il l'enlaça et l'embrassa pendant un très long moment. Puis en s'écartant un peu, il répondit à sa compagne.

- Allez, fais-moi visiter ton nid...

Sans lâcher la main de Cynthia, il la suivit jusqu'au salon... Matt regarda partout, surtout les photos accrochées au mur. Des photos récentes et anciennes. Mais une retenait son attention. "Mais comment elle peut être sur cette photo ? .." Il désigna une photo qui devait dater des années 50.

- C'était en quelle année, celle-là ?

Cynthia fronça un bref coup, de manière presque imperceptible, les sourcils. Elle l'avait invité?.. zut, faudrait qu'elle se souvienne un peu plus de ce qu'elle disait et faisait. Bah, tant qu'il ne tombait pas sur son frigo ou sur elle en train de se nourrir, il pouvait passer tant qu'il voulait...
Elle attrapa d'une main le vase, ses doigts de l'autre crochetés à ceux de Matt. Leurs mains se séparèrent néanmoins quand il s'approcha du mur aux photos et quand elle alla poser les roses sur la table basse.
- C'était en quelle année, celle-là ?

Cynthia se figea, à moitié penchée sur la table.
M*rde. Il avait du voir LA photo. Celle de 1956. Cynthia se faisait alors appeler Cecilia diValleneria, et habitait Monaco. Ce jour-là, le 6 janvier, avec plusieurs autres amis, ils avaient fêté les fiançiailles de Grace Kelly et de RainierIII.
Cynthia se releva, s'approcha de Matt, passa ses bras autour de sa taille, posa son menton sur son épaule et regarda la photo. C'était bien celle-là.

1956. Le mariage du prince de Monaco.
Matt la regarda interloqué. Fallait reconnaître qu'en mettant une photo pareille dans son salon, elle risquait de se faire remarquer.
Ce n'est pas moi, mentit-elle. Une tante de ma mère ou une cousine, je sais plus qui exactement. Opa m'avait toujours dit que je ressemblais à cette parente, bien que je ne l'ai jamais rencontrée. Il m'a donné cette photo, à cause de notre prétendue ressemblance... sourit-elle.
"il a pas intérêt à creuser, sinon je sais pas comment je fais..."

Invité

Matt regarda Cynthia avec un air interloqué^^. La réponse de la jeune femme était plausible mais Matt avait du mal à être convaincu. Cependant, il ne chercha pas plus loin à élucider le mystère. Il n'était pas là pour regarder des veilles photos, il devait avouer quelque chose à Cynthia et ce n'est pas facile et Matt essayait tant bien que mal de meubler la conversation avant de faire sa déclaration.

- Il faudra que tu me l'a présente. Je veux voir à quoi tu ressembleras quand tu seras plus âgée.

Il embrassa la jeune femme sur les cheveux. Il se sentait bien avec elle mais il avait du mal à se sentir à l'aise. Il quitta sa veste qu'il déposa sur une des chaises du salon. Comme il s'en doutait, les meubles dataient d'une veille époque. Mais c'était un mobilier assez raffiné, certains d'ailleurs devaient valoir une fortune. Et ce n'est pas un psy dans un hôpital qui pouvait se payer ce genre de meubles. Matt en conclut que çà devait être un héritage de son mari. A cette pensée, il relança la conversation sur ce mari disparu, çà l'aiderait peut-être à enchaîner sur le sujet qui l'intéressait.

- Tu as vécu longtemps avec ton mari ?

Je ne la connais pas, je te l'ai dit... Je ne l'ai jamais rencontrée... de toute façon, je ne me verrais pas aller la voir et dire 'bonjour, vous ne me connaissez pas, mais je suis une parente à vous ! du côté des ElendsSchwerchen ! vous vous souvenez ?."

Cynthia se mordit la lèvre. Elle avait menti pour se tirer d'affaire, mais si elle commençait à reparler du nom de sa mère...

- Tu as vécu longtemps avec ton mari ?

Avec Maverick ? mm.. laisse-moi réfléchir, dit-elle en s'asseyant sur le long canapé. On a été marié pendant... six ans environ... peut-être 7...
j'ai quitté nos domaines deux ans après, le temps de régler toute la paperasse et la vente des propriétés...

Elle tendit la main vers lui, qui la saisit. Elle l'attira sur le canapé, et se blottit contre l'humain. Elle avait remarqué son regard sur son mobilier. C'est vrai qu'à part le canapé, relativement récent, tout le reste de la pièce était constitué de souvenirs de famille. Elle l'embrassa tendrement, avant de se relever d'un coup, et d'entraîner Matt en lui tenant la main :

viens ! je te fais visiter !..

elle lui montra - vite fait - la cuisine, qu'il avait déjà aperçue, puis le bureau, qu'elle avait en partie vidé - elle lui expliqua qu'elle comptait aménager une chambre ou une pièce à tout faire, ce qui expliquait les cartons remplis de livres et les étagères vides. Elle lui montra la salle de bain (heureusement que le passage derrière la cabine de douche était fermé...) et finit par la chambre, dont elle referma assez vite la porte.

Je n'ai pas trop rangé mes affaires... s'excusa-t-elle.

petit mensonge. elle rangeait touours tout. le fait est qu'elle ne voulait pas lui forcer la main, elle ne voulait pas l'y emmener. pas tout de suite. elle voulait que tout s'enchaîne, se passe 'naturellement'... si bien sûr il devait se passer quelque chose...

Elle le réentraîna au salon et se laissa tomber sur le canapé, lui tenant toujours le main.
alors ?.. qu'est-ce que t'en penses ?..

Invité

Matt ne comprenait pas pourquoi elle fermait la porte de sa chambre devant son nez. Après tout, elle ne faisait pas visiter son appartement en gardant cette pièce en dernier sans avoir une arrière-pensée en tête ? Matt ne savait pas trop comment interpréter cette attitude.

Dans le canapé à côté d'elle, comme à son habitude, il se mit à plaisanter.

- La chambre a pas l'air mal mais je l'ai à peine vu ! Rassures-moi, tu es d'accord pour avoir une "vraie" relation avant le mariage ?

Matt se mit à rire, une façon à lui de se détendre avant d'entamer une difficile révélation. Puis il reprit son sérieux. Il se rapprocha de la jeune femme, lui passa le bras derrière le dos et se mit à la caresser doucement.

- Je dois te dire quelque chose...

qu'est-ce qui lui avait pris de montrer sa chambre en dernier ?.." imbécile, imbécile, imbécile !" se maudit-elle intérieurement
"il va croire que t'es intéressée mais que tu fais ta sainte-nitouche qui veut pas montrer ses sentiments... t'as pas été élevée à un couvent, kunthea ! un peu de courage, quand même !"

c'est vrai que tu l'as à peine vue ! fallait que je te montre quelque chose, en plus !
viens !
mais fais pas attention au bazar, d'accord ?
elle l'entraîna de nouveau vers sa chambre, rouvrit la porte de la pièce où aucune affaire ne traînait, et se plaça face à... l'armoire de la chambre.

C'était une imposante armoire à deux battants, dans un bois de chêne clair, sans être trop lourde d'aspect, un savant mélange de modernité et de classicisme, dans un charme élégant d'harmonie inégalée. Souvenir de famille, cette armoire avait été celle de sa grand-mère maternelle avant d'être celle de sa mère.
Cynthia sourit.
Elle est belle, non ? quand j'étais petite, elle me paraissait gigantesque... j'avais inventé tout un monde qui vivait à l'intérieur, puisque je n'avais pas le droit de m'en approcher. j'imaginais des histoires au lieu de suivre les cours que me donnait mon précepteur...

Elle se tourna vers lui, posa ses bras autour de la nuque de l'humain.

Matt, je voulais te dire quelque chose, moi aussi.
Szeretlek.

Et l'embrassa, se rapprochant plus de lui pour respirer son parfum d'un peu plus près.

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pour si vous cherchez la traduction... un tit indice ?... pas de l'allemand... du hongrois ! trampolin

Invité

Matt en eut le souffle coupé par la révélation que lui faisait la jeune femme. Il avait compris ce qu’elle venait de dire. Seules deux femmes lui avaient avoué ces trois mots. Sa femme Shannon et maintenant, Cynthia. Au fond de lui, Matt était heureux. Même s’il ne partageait pas encore ce sentiment car c’était certainement encore trop tôt et/ou sa dernière relation avait été assez compliquée, il était ravi plus que de raison. Il ne put s’empêcher d’afficher un large sourire sur son visage. Il serra la jeune psychiatre contre lui et lui chuchota à l’oreille.

- Tu sais, j’ai passé 2 ans en Hongrie avant de commencer mes études de médecine….

Cependant, le plaisir de l’instant fit place à une certaine nostalgie dans son cœur. Il s’arrêta un instant puis il reprit avec une voix très douce.

- Cà me touche ce que tu me dit mais…..

Matt ne put continuer sa phrase. Il fallait qu’il recherche ses mots pour lui annoncer quelque chose qui lui était insupportable. Il se détacha d’elle, passa sa main dans ses cheveux grisonnants en relevant la tête. « Dieu que c’est difficile d’annoncer çà… »

Il alla s’assoir sur le lit et prit les mains de la jeune femme dans les siennes et plongea son regard dans le sien. Une boule s’installa dans sa gorge.

- Je suis gravement malade…

Matt remarqua les larmes qui coulaient sur les joues de la jeune femme. Il avança sa main vers son visage et lui caressa les pommettes.

- Il n’y a aucun remède, j’ai à peine trois mois devant moi…

Cà faisait à peine 2 jours que Matt savait pour son diagnostic. Son père, tant détesté, lui avait aussi légué ses mauvais gènes cancéreux.

Alors à ce moment, Matt enlaça Cynthia, il ne voulait pas la quitter, la perdre. Il voulait vivre les dernières heures de sa vie avec elle. Alors, envahi par le torrent de la passion, il se mit à murmurer des mots inintelligibles tout en couvrant de baisers fiévreux son cou d’ivoire et sa gorge. Il la tenait renversée en arrière sur son bras, tandis que de son autre main, il caressait la courbe douce de ses hanches et de sa cuisse. Puis il se baissa, la souleva dans ses bras et leurs yeux se rencontrèrent avec une telle intensité qui l’empêcha de respirer. Puis soudain, sa bouche rencontra la sienne et il se retrouva uni dans la même fièvre.

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heureusement que Google existe ! What a Face

Il avait compris. Elle s'était déclarée (HJ : j'aime pas cette expression... mais bon, elle est utile, quoi^^) dans une langue peu parlée, et lui... il avait compris. Il était différent des autres. Vraiment.
Mais il était malade.
Trois mois ?.. murmura-t-elle.

Seulement trois mois ? trois tout petits, minuscules mois ?.
Elle renifla légèrement, essayant vainement de ravaler ses larmes.
Quand il l'enlaça, elle le serra tout contre elle, se gorgeant de son odeur, du confort de son cou. Elle s'était accrochée à sa nuque, ne voulant plus être séparée de lui. Plus jamasi. Et pourtant... d'ici quelques mois, elle ne pourrait plus le voir... l'entendre... le toucher... sentir son parfum musqué... elle ne pouvait rien y faire...

quoi que...

mais oui...

Il l'avait renversée sur le lit, la caressant de ses mains douces, mais elle était ailleurs... Elle répondait à ses baisers, ses caresses... sans être là.
elle réfléchissait, elle ne voyait plus qu'une solution pour le sauver... elle lui prendrait sa vie, mais qu'est-ce qui était le mieux ?.. mourir pour rien ou mourir un peu pour rester avec quelqu'un qui vous aime ?..

Elle posa sa main à la base du cou, repoussant légèrement Matt. Le regarda droit dans les yeux. trop émue, la nouvelle était trop forte, elle parla inconsciemment dans sa langue maternelle :

Ich wollte dir sagen... Ich liebe dich, wie ich nie geliebt habe... aber wenn du morgen sterben würdest, würdest es mich auch töten... ich würde zum Münchens Feuer, um dich wieder zu finden... das kann ich nicht akzeptieren... du kannst nicht sterben...

les larmes coulaient librement sur ses joues, inondant son visage.

ich werde dich nicht überleben...

elle embrassa les paupières fermées de matt, son nez, ses lèvres.
verstehst du ? du musst leben... wir haben so viele Sache zusammen zu machen... ich werde dich nicht lösen... nicht wie peter... niewieder wird jemand wegen mir sterben...
Und...
elle hésita avant de se lancer :
ich hätte eine Lösung... vielleicht... und du würdest nicht sterben... du wärest mit mir... für immer...

elle l'embrassa de nouveau, le couvrant de son coeur, nouant ses oidgts aux siens comme elle aimait le faire. Elle l'embrassait avec toute la volonté qu'elle avait, refusant la mort de l'être aimé, refusant de perdre une nouvelle fois.

Elle l'embrassait de tout son coeur, souriant comme un enfant... Elle l'embrassait avec l'énergie du désespoir, vivante pour la première fois depuis longtemps... Espérant pouvoir lui proposer cette survie... Espérant qu'en apprenant sa nature, il ne la rejetterait pas...

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rapidement coin traduction... (javais oublié de le mettre tout à l'heure...^^)
Ich wollte dir sagen... Ich liebe dich, wie ich nie geliebt habe... aber wenn du morgen sterben würdest, würdest es mich auch töten... ich würde zum Münchens Feuer, um dich wieder zu finden... das kann ich nicht akzeptieren... du kannst nicht sterben...
=

Spoiler:

ich werde dich nicht überleben... =

Spoiler:

verstehst du ? du musst leben... wir haben so viele Sache zusammen zu machen... ich werde dich nicht lösen... nicht wie peter... niewieder wird jemand wegen mir sterben... =

Spoiler:

Invité

Matt avait un peu de mal à comprendre l'allemand mais il comprit l'essentiel que lui disait la jeune femme. Une fois encore, ses mots l'avaient touché au plus profond de son être. Matt exultait.

Elle mettait tellement de ferveur dans son étreinte que Matt se laissa faire. Il savoura encore la douceur enivrante de ses lèvres. Et comme deux plumes emportées par la brise, ils se laissèrent dériver sur le lit, bouches unies, souffles mêlés.
Puis un instant après, il rejeta ses épaules en arrière comme s'il éprouvait une douleur dans la poitrine.

- Je vais mourir Cynthia, et on ne peut rien y faire, même toi, on ne vit pas éternellement....

Il se mit alors caresser ses yeux, son visage, son nez, sa bouche.

- C'est ainsi, nous devons profiter du moment présent. C'est pour çà, d'ailleurs, que j'ai décidé d'arrêter de travailler la semaine prochaine. De toute façon, dans quelques temps, je ne pourrais plus.

La boule qui était dans sa gorge continuait à s'accroître. Matt dévora Cynthia des yeux et oublia tout le reste.

- Je vais mourir Cynthia, et on ne peut rien y faire, même toi, on ne vit pas éternellement....

Cynthia ferma les yeux. une larme coula doucement le long de sa joue. s'il savait...
mais pouvait-elle lui proposer de le transformer ? une voix lui criait de le sauver, l'autre lui hurlait de profiter de ces mois... que devait-elle faire ?..
Matt, inconscient du combat intérieur dont la vampire était l'objet, la regardait tendrement. Elle se passa la main sur le front, la tempe, déchirée en elle-même. Si elle lui proposait, peut-être accepterait-il... Mais seulement s'il avait la possibilité de redevenir humain...

Cynthia s'écarta un peu et s'allongea sur le dos, un bras posé sur le ventre, l'autre le long du corps, fixant de son regard noisette le ciel du lit à baldaquin. Immobile.

pouvait-elle ?.. pouvait-elle seulement lui dire ? lui proposer cette survie sans soleil, sans ces plats irlandais qu'il, apparemment, aimait tant ?.. mais une survie sans cancer, sans autre maladie... et puis ils resteraient ensemble... mais lui prendre sa vie, était-ce vraiment le sauver ?.. jein...
ja, elle l'empêcherait de perdre sa vie..
nein, parce qu'elle la lui prendrait...

La vampire restait figée. A croire que sans le savoir vraiment, il se doutait de sa nature.. Elle soupira. Se tourna vers lui, s'appuyant sur un coude.

Ne dis pas ça.

s'il-te-plaît.

elle se pencha vers lui, le visage en avant. Leurs nez se frôlèrent. les yeux mis-clos, elle lui murmura encore, la voix douloureuse :
je ne veux pas en parler... je ne veux pas te perdre.

un ange passa.

je ne te perdrai pas.

Et elle l'embrassa, ses mains se perdant dans la douceur de ses cheveux, sa bouche contre la sienne, épaule contre épaule...
en son for intérieur, la bataille était reportée... mais pour combien de temps ?.. en aurait-elle assez ?.. en auraient-ils assez tous les deux ?..

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jein... : oui et non... (y a une chanson, d'ailleurs,très sympa, qui s'appelle comme ça...)
ja : oui
nein : non

je traduis même si c'est compréhensible sans traduction...

Invité

Une nouvelle fois la jeune femme qui se tenait dans ses bras refusait la réalité. La réalité que dans 3 mois, voir moins, Matt ne serait plus là. Quand le verdict lui avait été annoncé dans le bureau du Dr Wilson, juste après sa rencontre avec Shannon, Matt ne pouvait pas non plus l’accepter, surtout maintenant, après avoir pu s’expliquer avec son ex-femme et après avoir rencontré Cynthia . Une femme pas comme les autres, si belle, si fragile et si tenace à la fois.

Il continuait à la regarder, à imprimer chaque parcelle de sa peau laiteuse dans sa mémoire, afin de s’en rappeler jusqu’à la fin de sa vie. « Pourquoi maintenant ? C’est injuste »

Et il embrassa la jeune femme jusqu’à perdre haleine. Délicatement, avec beaucoup de douceur, il la déshabilla et quelques instants après, ils ne furent plus qu’un, Matt-Cynthia, Cynthia-Matt.

Quelques heures plus tard, Matt s’était levé pour prendre une douche et s’était rhabillé. Il s’approcha du lit et vit que Cynthia continuait de pleurer.

- Ne penses pas à çà pour l’instant. Nous devons profiter du temps qui nous reste.

Il se rapprocha et l’embrassa sur le front et essuya ses larmes.

- Le moment est mal choisi mais Il faut que je te dise aussi pour mon ex-femme….

Encore une fois les mots se turent dans la bouche de Matt.

Cynthia se réveilla, seule. Elle se redressa d'un coup, ramenant le drap blanc sur ses épaules. Il était parti ?.. Non, impossible. La vampire tendit l'oreille. L'eau de la douche coulait. Il était toujours là. Comment avait-elle pu douter de lui après ce qui s'était passé ?..
En tout cas, elle n'allait pas tarder à devoir aller au frigo... un lit, le plus moelleux qui soit, ne pourrait remplacer le confort de son compartiment froid...
Sauf que si Matt était sous la douche, elle ne pouvait pas accéder à sa véritable chambre...
elle attrapa son pull qui était tombé par-terre et l'enfila. le début de la soirée lui revint en mémoire. trois mois... la promesse faite à Wilhelm lui revint aussi..; "ne jamais transformer quelqu'un sur un coup de tête".. mais si c'était pour sauver quelqu'un, était-ce considéré comme une impulsion ?

elle pleurait doucement, la tête posée sur ses genoux pliés quand Matt revint.

- Ne penses pas à ça pour l’instant. Nous devons profiter du temps qui nous reste.

Cynthia hoqueta, le serra contre elle.

Mais ce n'est pas pour ça.. j'ai une solution pour ton cancer... on aurait du temps devant nous... des mois, des années...
des siècles, ajouta-t-elle d'une voix presque inaudible. j'y pense depuis que tu m'as annoncé la nouvelle... tu ne serais jamais malade... tu en vieillirais pas.. on serait ensemble... pour toujours...

elle se moucha dans sa manche.
j'y ai pensé mais je n'ai pas osé... à cause de l'éthique... et aussi parce que je pensais que tu ne serais pas d'accord...

elle releva la tête, l'embrassa doucement. le regarda, anxieuse :
si je t'offrais l'éternité à mes côtés, que dirais-tu ?..

Invité

Matt mit doucement le doigt sur les lèvres de Cynthia pour les sceller.

- Que veux-tu dire ? Les miracles n’existent pas…. C’est une fatalité, mon ange, on n’y peut rien, personne n’y peut rien… Moi, aussi, je t’aime et je voudrais vivre toute une éternité avec toi.

Ces mots, Matt ne les avait pas dit depuis longtemps mais il les pensait et après avoir passé ce délicieux moment avec elle, il savait qu'il était en train de tomber amoureux. Matt embrassa la jeune femme qui tremblait dans ses bras.

Puis il remarqua aussi que Cynthia n’avait pas relevé le fait qu’il avait parlé de son ex-femme. C’était peut-être mieux ainsi, assez de mauvaises nouvelles pour la soirée. Mais à un moment ou à un autre, il faudra bien que Matt le fasse. « il ne manquerait plus qu’elle tombe sur elle à l’hosto ! »

Puis il vit de la vraie détermination dans son regard. Matt se releva du lit et recula et regarda Cynthia avec un air très étonné. Il caressa la barbe naissante de sa joue droite.

- Pourquoi tu dis çà ? Tu me fais peur… Où veux-tu en venir ?

Pour rien au monde, Matt ne pensait pas que la jeune psychiatre allait réagir de cette façon.

- Et pourquoi je ne serais pas d’accord ?

Matt ne comprenait rien à cette conversation. Il attendait la suite, immobile au milieu du tapis en alapaga.

Cynthia soupira doucement. Maintenant qu'elle s'était lancée, elle ne pouvait plus revenir en arrière.
... Moi, aussi, je t’aime et...

elle sourit. pas un sourire fendant le visage jusqu'aux oreilles, non, un petit et discret sourire, comme quelqu'un à la victoire modeste. comme quelqu'un qui attendait de recevoir et qui reçoit, quelqu'un timide, presque gêné...

- Pourquoi tu dis çà ? Tu me fais peur… Où veux-tu en venir ?
- Et pourquoi je ne serais pas d’accord ?

Cynthia trembla légèrement. Comment lui dire, comment lui avouer sa nature ?.. Comment lui avouer qu'elle avait pensé à le transformer pour le sauver ?..
Elle se recroquevilla sur elle-même et prit une grande inspiration.
Mieux valait commencer par le début. pas 'son' début, mais un début qu'il connaissait.

Ne crois pas que je suis folle, même après ce que je vais te dire... d'accord ?..
la photo de mon salon... tu sais, celle de la fête pour les fiançailles de Grace Kelly et du prince de Monaco...
la femme qui me ressemble, eh bien.. ce n'est pas une de mes parentes...

Matt la regarda d'un air qui semblait presque méfiant. Cynthia reprit :
.. ce n'est pas une parente...

elle ferma les yeux, prit une grande inspiration et ajouta :
c'est moi.

elle rouvrit les paupières, toujours repliée sur elle-même, levant des yeux anxieux vers matt, se demandant comment il réagirait...

Invité

Matt était désemparé. Pour lui, Cynthia n'arrivait pas à accepter la réalité et çà devenait trop difficile à gérer. Il n'arrivait pas à comprendre cet état d'esprit, cet aspect de son caractère.

Quand elle dévia la conversation sur sa tante, Matt perdit pied. Il s'asseya sur la méridienne qui était derrière lui et attendit la suite. Il écoutait sans vraiment comprendre, il avait l'impression qu'une étrangère se tenait en face lui. Pour lui, ce n'était pas la même femme qu'il avait tenue dans ses bras une partie de la soirée.

- Je ne comprends à rien à ce que tu me dis. Ta tante, c'est toi ?

Matt comprit que c'était peut-être une blague mais il n'arrivait pas à comprendre qu'elle puisse faire de l'ironie avec un sujet si grave. Mais il se ravisa sur cette idée, Cynthia n'affichait aucun sourire, preuve qu'elle était bien sérieuse.

- Mais bon dieu, expliques-moi !

Puis il s'interrompit quelques secondes et tenta une explication qu'il avait de la peine à croire lui-même, certain qu'elle allait lui répondre de façon négative.

- Tu m'as menti sur ton âge ? Tu as plus que 25 ans ? Tu as quoi ? 30 ans ?

Matt vit cynthia qui secouait la tête alors il continua.

- Tu as 35 ans ? Non ? Ne me dis pas que tu as 40 ans, je ne peux pas le croire !

Il ne la croyait pas. En même temps, difficile de croire que quelqu’un paraissant la moitié de votre âge en a en réalité le triple…

Physiquement… j’ai 28ans… techniquement…
Elle hésita. Elle devait continuer, c’était le seul moyen de le sauver. Elle tenta une approche différente. Son âge, il le devinerait, le calculerait par la suite. Ou alors elle le lui dirait.

Tu te souviens que le jour où l’on s’est rencontrés, tu m’as demandé si j’aimais aller aux puces ? C’est bien parce que tu avais vu mon mobilier assez ancien ?

Matt acquiesça.
Tu as du voir qu’ici aussi, certains meubles sont plutôt âgés… Comme la table basse du salon, les deux guéridons à l’entrée… le bureau de la bibliothèque, l’armoire qui est là et ce même lit où l’on a…

Un fard lui monta aux joues. Pourquoi se sentait-elle gênée ?.. Parce qu'elle lui avouait sa véritable nature ?..
L’humain ne dit rien, l’encourageant seulement à poursuivre d’un geste de la main. La vampire continua :
Je t’ai dit que la plupart de ces objets étaient des souvenirs de famille. Ce lit, par exemple, fut le lit de la chambre de jeune fille de ma mère… Mon grand-père lui avait offert pour ses sept ans. Il l’avait fait fabriquer pour l’occasion. Le fait est que…

Elle se passa la main sur le visage, croisa ses doigts avec ceux de Matt. Elle n’osait pas le regarder, par peur de la réaction qu’il aurait. Il avait hésité à continuer de la voir à cause de leur différence d’âge… Si elle lui avouait qu’elle était née en 1851, il la fuirait d’autant plus, non ? Vu que la différence serait plus grande encore…

Elle osa un regard vers lui. Il paraissait encore plus perdu. Il était probablement resté sur l’histoire de la photo. Ses doigts serrèrent ceux de Matt, s’accrochant à lui pour ne pas sombrer. Elle reprit :

Sur la photo, ce n’est pas ma tante. Aucun membre de ma famille n’est encore en vie. Peut-être des descendants du côté de mes cousins, mais, ma connaissance, je suis la dernière des Elendsschwerchen-Felfäule. Et c’est pas faute d’avoir cherché…
Je t’ai menti. Pour la photo.
Il dégagea sa main, l’air suspicieux.

Je suis désolée, Matt, ajouta-t-elle la voix tremblante. Mais si je t’avais dit que j’avais fêté les fiançailles de Rainier3 en 1956, tu m’aurais crue ? Sincèrement, tu m’aurais crue ?

Les larmes vinrent lui piquer les yeux. Dieu que c’était dur de tout lui avouer ! Elle reposa le front sur ses genoux, attrapant des mains le bout ses pieds à travers le drap, sanglotant doucement.

Invité

Une nouvelle fois, Matt était stupéfait des révélations de la jeune femme. Il ne croyait pas à ce qu'elle venait de dire. Il ne trouvait plus ses mots. à mesure que la conversation avançait, le brouillard s'épaississait dans sa tête. Il avait beau chercher une explication plausible à toute cette histoire, il ne voyait pas. Puis un tilt apparut soudain dans son esprit cartésien.

- Comment tu peux être la même femme que sur cette photo des années 50, c'est humainement impossible !
Je sais que tu es aussi généticienne... Tu as fait des expériences sur toi, c'est çà ? Tu travailles pour un labo de recherche ultra secret ?

Dans sa tête, Matt se mit à imaginer Cynthia, en blouse blanche travaillant dans un laboratoire de la zone 51 avec un badge super sophistiqué avec écrit dessus Agent FBI...

Le médecin chassa tout de suite ses idées farfelues en secouant la tête. Mais Matt avait l'impression que la jeune femme qui était en face de lui le prenait pour un imbécile. Elle cachait quelque chose, un lourd secret et Matt détestait ce contexte. Elle n'avait pas confiance en lui et çà lui était insupportable. Matt se leva et commença à s'énerver malgré lui.

- Je veux savoir qui tu es ! Dis-le moi ou on ne se revoit plus jamais !

Matt regrettait amèrement cette dernières phrase mais il commençait à perdre espoir que cette femme était faite pour lui. Le retour de Shannon à L.A. ne facilitait pas non plus les choses, mais à l'instant, s'il devait choisir, il ne réfléchirais pas deux fois. Il n'avait plus le temps pour çà.

Cynthia, surprise par la violente réaction de Matt qui avait les larmes commençant à glisser sur ses joues, releva la tête et le regarda.

Elle s’attendait à tout, ou presque, mais pas à ça. Elle se mordit la lèvre.

Tu veux vraiment la vérité ?..

Matt marqua son assentiment d’un signe de tête.

D’accord… Je vais tout te dire… Mais si tu ne me crois pas quand j’aurai fini, je te prouverai que je ne suis pas folle… ça te va ?..

« il veut que je sois franche, je le serai… »

Matt resta immobile, seuls ses yeux, bien qu’intrigués,semblaient approuver.

Je ne m’appelle pas Cynthia Davis. Je n’ai pas 28ans. Mon vrai nom – que seules deux ersonnes connaissent – est Kunthea von Elendsschwerchen-Felfäule.
Je suis née le 20décembre de l’année 1851.
J’ai vraiment été mariée. J’ai épousé un lord, sir Maverick Davis, en 1902 ou 03 sous le nom de Cynthia Marshall.

Mon mari est mort en 1907, et je suis venue habiter aux USA en 1909. J’ai été transformée dans le Paris des Romantiques, dans les années 1870, alors que j’étais en voyage pour voir cette ville dont on parlait tant dans mon pays.
Et… je suis une vampire.

Pas comme dans les films, n’aie pas peur, hein. Je suis celle, là, maintenant, à cet instant
qui tremble de peur. Je ne tue pas, je ne mange pas d’humains, je ne suis pas une chauve-souris assoiffée de sang… je suis juste… exemptée… imm…disons plus tout à fait humaine.

Mais ma ‘condition’ ne m’empêche pas d’avoir des sentiments. J’ai été une jeune femme, j’ai éprouvé des sensations, des désirs, des peurs. Et je les éprouve toujours aujourd’hui, dans un style différent, parfois, c’est vrai, je te le concède.

Elle fit une courte pause, dans un discret sourire.

Ou même tout à fait nouveau. Comme ce que je ressens pour toi, si frais, si neuf, si doux, si effrayant parfois, comme si je devenais plume, et qu’un vent risque de m’emporter sans que je sache ni d’où il vienne, ni où il va, ni pourquoi moi. Mais un vent doux, que pour rien au monde je voudrais qu’il cesse de me caresser. Sois mon vent, reste mon amour, je suis toujours la même...

Elle le regarda avec des yeux inquiets, ne sachant comment interpréter le silence de Matt...

Invité

Matt recula, horrifié parce qu'il venait d'entendre. Il chuta sur la méridienne mais se releva aussitôt. Une colère entra en lui.
Il n'écoutait plus ce qu'elle disait. Cette femme était en train de délirer devant lui et Matt ne pouvait pas le supporter. Il en ragea au fond de lui, d'avoir aimer un seul instant cette femme. Il chercha quand même une autre explication dans sa tête, toute cette mascarade avait peut-être une raison et surtout il voulait que çà se finisse.

- Tu es une camée c'est çà ? Extasy ? Héroïne, LSD ?

Quand il vit que la jeune femme ne répondait pas. Matt se calma mais intérieurement, il bouillonnait. Et puis, se rappelant la photo de tout à l'heure, le repas qu'elle n'avait pas goûter l'autre soir et le vol de poches de sang à l'hôpital, Matt devait se soumettre à admettre la réalité en face.

- Tu es un vampire, OK.

Matt ne croyait pas à ce qu'il venait de dire. Il fit les cents pas dans la pièce en prenant le soin de ne pas trop s'approcher d'elle. Il la regarda de la tête au pied comme un phénomène de foire. Il chercha un centimètres de sa peau qui ressemblait à cette chose. Mais il ne voyait qu'une belle femme en train de pleurer. Ses sentiments se mélangèrent. "J'aime un vampire ! C'est bien ma veine !.... Au fait, en parlant de... oh mon dieu ! C'est pas vrai !".

- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Me tuer comme la mante religieuse qui tue le mâle avec qui elle vient de copuler, c'est çà ?

Matt continuait de faire de l'ironie mais en même temps, il avait absolument peur de sa question. Il resta sur ses gardes et prêt à s'enfuir, il se rapprocha de la porte de la chambre.

Cynthia s'attendait à tout, mais pas à une attaque aussi basse. Elle lui offrait l'éternité pour se découvrir complètement, s'aimer, et lui, il la comparait à un insecte ?..

Elle n'eut même pas l'envie de le chasser, tellement elle était choquée. Elle lui avait avoué des choses que personne ne savait, elle lui proposait quelque chose qu'elle avait toujours refusé de faire à moins que ce ne soit vraiment nécessaire et il la traitait comme un monstre ?.. Elle se retenait, par amour de lui, de lui lancer un "va donc crever, je te regretterai pas" qui l'aurait plus déchirée qu'autre chose.

La vampire cherchait ses mots, la mâchoire tremblante de rage et de tristesse mêlées. Quand elle le vit se rapprocher de la porte, elle eut un geste, sans toutefois bouger de son emplacement de son lit.

Non !

Il la regarda, se méfiant sans doute encore plus d'elle, dégoûté de ce monstre, ce démon envers lequel il avait eu des penchants, de l'amour même. elle détestait ce regard.
Un mince filet d'eau salée revint glisser le long de ses joues.

Matt, ne pars pas.. pas maintenant... pas après ce qui s'est passé.. Matt, ne pars pas... me laisse pas...
Je te tuerai jamais, j'en serai incapable...
Je voulais juste te proposer une échappatoire à ta mort... Tu te rends compte ?.. dans la même soirée, tu m'annonces ta fin prochaine, on fait l'amour et tu me rejettes comme un monstre que je ne suis pas ?..

Matt, ne pars pas... s'il te plaît... m'abandonne pas... ou alors, mets le feu à mon appart, à ce lit... parce que je ne vivrai pas avec le rejet d'un homme que j'aime et qui, je préfère croire qu'il m'a aimée lui aussi... je ne vivrai pas en sachant que tu me fuis...
je ne pourrai plus vivre sans toi... Il m'a fallu presque 157ans pour te rencontrer... ne pars pas maintenant..
je pourrais t'empêcher de tomber malade, de vieillir... te rendre plus fort, plus rapide... on serait ensemble.. pour toujours...

Cynthia s'était noyée. Dans ses larmes. Ces larmes que le dégoût la haine et l'horreur qu'elle avait lues dans les yeux de l'humain avaient provoquées. elle ne voulait pas qu'il parte. elle ne voulait pas qu'il meurt. elle voulait juste être avec lui.. toujours.

Invité

Quand Cynthia se mit à crier, le coeur de Matt ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Il avait peur. Puis il vit qu'elle se ravisa et qu'elle redevenait la femme aimante qui continuait de pleurer. Alors, Matt se rendit compte que c'était elle-même qui avait peur, peur de le perdre. Il prit ses dernières paroles comme un déchirement. Matt réalisait qu'elle lui avait révélé ce très lourd secret car elle voulait le sauver.

Il ne pouvait pas la regarder comme çà dans cet état là même si elle était ce qu'elle prétendait être. Matt se rapprocha d'elle et l'embrassa sur le front avant de la serrer dans ses bras. Il savait qu'il prenait un risque d'être avec elle mais il voulait le prendre pour elle. Mais ses sentiments étaient noyés dans la crainte. La crainte de vivre avec quelqu'un comme elle. Mais il l'aimait tellement fort qu'il ne pouvait pas la laisser. Pas maintenant, presque à la fin de sa vie. Après tout, il ne s'était pas rendu compte qu'elle était ce qu'elle était. Matt avait encore du mal à prononcer le mot vampire.

- Ne pleures pas. Excuses-moi d'avoir réagi comme çà. Mais mets-toi à ma place, c'est quand même difficile à digérer comme nouvelle, non ?

Il entoura son visage de ses mains et l'embrassa sur le nez, sur le front, sur les joues et déposa un baiser doux sur les lèvres humides de la jeune femme.

- Je ne te compare absolument pas à un monstre. Tu es une femme magnifique, belle, intelligente et drôle. Je te vois uniquement comme çà.

Il s'arrêta quelques secondes et des larmes se mirent à couler sur ses joues. La dernière fois qu'il avait pleuré, c'est quand il avait franchi la porte de sa maison à Seattle pour la dernière fois.

- Mais je suis désolé. Je ne veux pas devenir comme toi même si tu m'offres l'éternité. Je ne veux pas te perdre, mais je ne pourrais pas vivre comme çà. Même si l'humanité est parfois cruelle, je veux rester un homme et accepter ce qui m'arrive.

Sur ces dernières paroles, il se leva et se dirigea vers la porte de la chambre.

- Ne crains rien avec moi, ton secret sera gardé. Mais là, j'ai besoin d'aller prendre l'air et réfléchir. Aurevoir ma douce...

Attends.

elle l'avait retenu, comme la dernière fois à son bureau. Comme la dernière fois, elle ne savait pas pourquoi...
elle s'approcha de lui, lentement, pour qu'il n'ait pas de nouveau peur d'elle. elle posa sa tête contre la chemise de l'humain avant de chercher ses lèvres avec douceur... Elle l'embrassa passionément, un peu au ralenti, gardant une réserve qu'elle n'aurait pas eu à employer s'il n'avait pas su sa nature.

Elle l'embrassa une dernière fois, plus douce que jamais, avant de le laisser quitter l'appartement.
Elle ne voulait plus l'effrayer. Elle ne voulait plus de mensonges, plus de coups bas, plus de gêne entre eux deux.
elle le voulait lui, pour ce qu'il était, mais sans cette maladie qui les éloignait l'un de l'autre. elle le voulait lui, sans heurts, sans maladie, avec l'amour qu'elle avait toujours craint et refoulé mais qu'elle accepté pour lui...
sa mère avait raison en disant qu'elle était trop exigeante... mais d'un autre côté, vouloir être avec celui qu'on aime et qui nous aime... peut-on vraiment appeler ça être trop exigeant ?..

"réponse : non..."

Cynthia sourit. Matt parti, elle alla retrouver le confort de son frigo, qu'elle n'avait pas osé encore montré à l'humain... peut-être la prochaine fois ?..

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