Shopping à la Librairie (PV Rafaël)[Terminé]

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Coraline avait décidé de sortir de sa torpeur et de faire un petit tour dans LA et passant devant une ravissante librairie, son amour pour la lecture lui redonna le sourire. Elle ne put s'empêcher d'entrer et s'émerveilla devant la décoration ancienne de la boutique. Cela lui rappelait tant de souvenir. Il fut un temps où Coraline allait souvent dans une petit librairie en france. Elle n'y allait pas seulement pour les livres mais aussi pour l'employé qui rangeait les rayons. A l'époque les femmes n'étaient pas aussi entreprenante que maintenant et passer ses journées là-bas avait été le seul moyen pour elle d'attirer son attention mais jamais il n'avait fais un premier pas vers elle. A présent tout était différent mais dès qu'elle posait un pas dans un endroit comme celui-ci, elle se rappelait ces moments.
Bien plus encore, cette ambiance et cette odeur de papier lui procurait une grande sérénité. Elle fermait les yeux et respirait profondément et tout ces soucis s'envolait. Elle commena à faire le tour des rayonnages, s'arrêtant parfois devant telle ou telle oeuvre, plus particulièrement celle qu'elle avait déjà lu et qui lui avait procuré de grands moments de plaisir.
S'arrêtant tout à coup devant la ranger des A, sa main se referma sur un ouvrage de Jane Austen qui lui avait rappeler son voyage en Angleterre "Raison et Sentiments". Elle s'en saisit vivement et jetant son dévolu sur un fauteuil présent à sa droite, elle commença sa lecture bien consciente que lorsque le gérant la verrait ainsi, il la mettrait dehors sans ménagement. Généralement, ce genre d'établissement était tenu par des vieux croutons bougons.

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Le mercredi après-midi était, depuis l'ouverture de Seano, le jour où la boutique était pleine de monde. Celui-là ne différait pas des autres: la librairie n'avait pas désempli depuis que Rafael avait ré ouvert, à quatorze heures. Il était dix-sept heures trente quand Rafael remarqua une jeune femme. Elles étaient nombreuses, des mères de famille, des adolescentes presque adultes, mais celle-ci, cette femme brune-là, cette jeune femme d'environ trente ans, celle-là semblait différente des autres.

Arey était content d'avoir installé ce petit coin de lecture, avec des coussins, quelques fauteuils et cet épais tapis moelleux, en plus de quelques sièges ici et là entre certains rayons. Les clients s'installaient, lisaient un peu, ce qui laissait au jeune homme du temps et ne le forçait pas à rester tout le temps derrière la caisse. Il pouvait ainsi se promener lui aussi entre les rayons, se gorgeant de cette odeur si particulière, notamment dans la partie des livres anciens, où l’odeur était plus forte. Parfois même, il attrapait un exemplaire, l’ouvrait et respirait cette fragrance forte qu’un homme comme lui appréciait.

Rafael se faufila entre les rayons, adressant au passage quelques salutations à certains clients réguliers, pour s’approcher finalement de la jeune femme. Nouvelle, sans aucun doute possible, Rafael se serait souvenu d’elle. Un visage aussi fin que le sien, un regard qui, sans en avoir l’air, considérait tout le monde passant à proximité, il s’en serait souvenu, il en était certain.
Il allait s’approcher d’elle pour… Pour quoi ? Bonne question. Rafael était trop timide pour aborder qui ce soit, sauf si cela touchait à son métier. Là, pour entamer la conversation avec un inconnu, ça lui était possible. Mais que dirait-il à cette jeune brune ?

Rafael la vit attraper un livre sur le rayon. Depuis qu’elle était entrée dans Seano, il ne l’avait pas quittée des yeux, ne pouvant en détacher son regard sans toutefois oser l’approcher.
Vu l’endroit où elle se trouvait, l’ouvrage était un roman d’un auteur dont le nom commençait par un « A ». Arey connaissait les emplacements par cœur.
Il se rapprocha un peu.

Bonjour, je suis le propriétaire de Seano. Vous êtes nouvelle, non ? Si je puis me permettre, nous avons la collection complète de Jane Austen dans une édition reliée en cuir, les titres marqués en dorures. Vous seriez intéressée ?

Il n’y eut aucune réaction. Rien d’étonnant, surtout si on considère que le trentenaire avait parlé… à l’étagère, de l’autre côté du rayon. De là, il pouvait voir la jeune femme, assise dans le fauteuil, la tête légèrement penchée sur l’ouvrage. Elle passait, de temps en temps, sa main sur la chaîne qu’elle portait autour du cou. Rafael plissa les yeux et vit ce que représentait le pendentif. Ankh. Il sourit. Une fan de l’Egypte ancienne, alors ?

Une femme d’une soixantaine d’années arriva vers lui au moment où il se dirigeait vers la belle inconnue. La grand-mère cherchait Tolstoï au mauvais rayon, Rafael lui indiqua donc la partie de la librairie où le Russe était, faisant un signe à Frédéric, son aide, pour qu’il s’occupe d’elle, avant de se tourner vers la mystérieuse femme brune, qui avait levé la tête.

Il lui avait adressé un sourire timide, avant de se gratter la nuque, gêné, un peu gauche, et de se tourner vers un carton dont le contenu devait être rangé.
Il n’y avait pas à dire, Rafael était vraiment pas doué pour aborder quelqu’un…

«Il faudra vraiment faire quelque chose pour toi… Pas étonnant que Natalia t’ait quitté... Tu n’es pas fichu d’ouvrir la bouche… » pensa-t-il amèrement, se reprochant sa propre conduite.

Une pile de livres dans la main droite, il osa finalement un regard vers le fauteuil. Il était vide. Elle était partie ?
Idiot, idiot… Pourquoi t’y es pas allé ? Qu’est-ce que ça coûtait d’aller la saluer… grommela-t-il.

Une voix le fit sursauter et il rattrapa les ouvrages avant que ceux-ci ne tombent à terre…

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Faisant fis de tout ce qui trouvait autour d'elle Coraline lisait, et dieu seul savait qu'une fois plonger dans les méandres et les délices d'un ouvrage, il pouvait se passer n'importe quoi dans la pièce sans qu'elle ne sourcille. Et pourtant, se sentant tout particulièrement visé, elle releva la tête du célèbre "Raison et Sentiments" afin de pouvoir jeter un oeil sur celui qui la fixait. Au début, elle le prit pour un client mais le fait qu'une femme de la soixantaine vienne lui demander conseil lui fit comprendre que la Librairie lui appartenait. Trouvant cet être vivant assez à son goût pour ne pas dire incroyablement séduisant, Coraline ne put s'empêcher de se lever du fauteuil pour aller lui dire deux trois mots, histoire de se familiariser avec cet homme qui avait une boutique aussi fabuleuse.Surtout qu'elle allait sans doute passer sa vie ici maintenant qu'elle avait découvert cet endroit fabuleux. Arrivé à sa hauteur, celui-ci sursauta brusquement lorsqu'elle le salua, manquant de faire tomber toute la pile de livre dont il était chargé.

-Bonjour ! Oh pardon excusez-moi je vous ai fais peur. Ce n'était pas mon intention, je vais vous aider ! Donnez-moi quelques livres je vais vous aider à les remettre à leur place.
Je me présente, Coraline Du Vall...

Elle lui avait donné son nom ! Qu'elle idiote ! Ici pas mal de monde la connaissait sur sa nouvelle identité, tout particulirement les magazines et journaux pour lesquels elle avait travaillé. Devait-elle redevenir Coraline ou non ? Et pourquoi justement lui avoir donner sa véritable identité à lui ? Se raissaisissant, elle lui sourit. Sur le moment, elle cru qu'il ne lui répondrait jamais, il la fixait, lui souriait parfois et lui tendit quelques ouvrages comme elle le lui avait proposé mais aucun son ne sortait de sa bouche. Jusqu'à ce que...

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Rafael se retourna sur la voix douce. Surpris, complètement paralysé, il resta quelques secondes figé, ne sachant ni comment réagir, ni quoi dire. Il ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit et la re-referma, comme un poisson échoué sur la berge. Le jeune homme toussota, pour se redonner une contenance, avant de la regarder, interdit.

Il mit un certain temps à comprendre ce que l’inconnue avait dit, et, même après avoir compris, il ne savait pas quoi faire. Maladroitement, il lui tendit quatre des neuf livres qu’il tenait. Elle semblait attendre autre chose.
Rafael déplaça les cinq ouvrages de sa main droite à sa main gauche, tendant la dextre à la jeune femme.

Raf… Rafael, je veux dire. Rafael Arey… Merci de votre aide… balbutia-t-il.
Il fixait le haut du front de la brune, n’osant pas regarder dans les yeux sa cliente.
Il toussa une nouvelle fois, n’ayant pas lâché la main de l’autre, et ajouta, la voix s’affermissant au fur et à mesure qu’il parlait :

Vous êtes nouvelle dans la ville, peut-être ? Vous cherchez quelque chose en particulier ? Je peux vous aider ? Si vous cherchez un livre, bien sûr…

Il se rendit alors compte qu’il n’avait pas lâché la main de son interlocutrice. Il la relâcha alors, lui rendant sa liberté.
Rafael osa alors regarder la jeune femme dans les yeux, dans lesquels il crut voir une lueur amusée, tandis que lui était décidément bien mal à l’aise…

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Coraline s'amusa de son balbutiement lorsqu'il finit par lui dire son nom et se sentit gêner tandis qu'il gardait sa main enfermée dans la sienne. Lorsqu'enfin il la lâcha, elle se rendit compte qu'il lui avait demandé quelquechose mais quoi... Puis elle se souvint, ah oui, était-elle nouvelle en ville. Que répondre à cela, non, oui ? Elle ne savait pas, mais si elle partait du principe qu'elle prenait un nouveau départ, alors il lui faudrait répondre par la positive. Qui t'a lui dire qu'elle était déjà venue ici étant petite, ce qui expliquerait qu'elle connaisse un peu le coin. Cette situation était bien de trop compliqué et elle espérait qu'il soit, lui, nouveau en ville, au moins personne n'irait lui monter la tête à son sujet.

-Je suis nouvelle en effet, bien que je sois déjà passé par LA dans le passé. Maintenant je m'y installe et en passant dans le coin j'ai découvert votre boutique et je dois dire qu'elle est...fabuleuse. On s'y sent tellement bien, cette ambiance est réellement parfaite. Féliciation. Et vous vous êtes nouveau ici, la librairie me parait bien neuve malgré son style ancien.

Il lui avait aussi demander si elle voulait des renseignements mais le pauvre ne savait pas qu'elle avait certainement déjà lu chaque livre présent dans ses rayonnages durant sa longue existence. Alors à moins de lui parler d'une sortie récente, elle allait presque tout connaitre, du moins les meilleurs écrits. Seulement elle devait faire attention à ne pas faire de bourde, certes elle avait de l'expérience dans la dissimulation mais s'il lui demandait ce qu'elle exerçait comme métier, elle serait bien incapable de lui répondre. La photographie était sa passion mais si quelqu'un la reconnaissait sous son ancienne identité, ce serait suspect, et elle ne voudrait pas avoir à quitter la ville pour si peu. Elle attendit alors que Rafael lui réponde, en espérant qu'il ne la bombarderait pas de questions.

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Rafael avait baissé les yeux sur le compliment, avant de les remonter vers la jeune femme. Il était embarrassé par l’éloge sur sa boutique. Pendant toute son enfance, on lui avait appris une règle essentielle de vie qu’il avait toujours respectée ; Le meilleur compliment est un travail bien fait.
Lui, son travail était de donner ou de laisser aux gens le goût de la lecture… Il avait juste fait ce qu’on lui avait enseigné…
Merci…murmura-t-il, le regard encore un peu fuyant.

Si le jeune trentenaire était gêné, il était évident que son interlocutrice l’était aussi. Elle avait dit « Féliciation »… Rafael lui sourit timidement, l’entraînant à sa suite pour poser les ouvrages sur le comptoir. Il jeta un œil à l’horloge. Dix-sept heures cinquante. Le mercredi, il fermait à dix-huit heures, les autres jours, dix-neuf.
Ne bougez pas, je suis à vous tout de suite, d’accord ?

Puis, s’adressant aux autres clients :
Mesdames, Messieurs, nous n’allons pas tarder à fermer, merci de commencer à ranger ou à faire la queue à la caisse…

Il se retourna vers la jeune femme brune toujours à ses côtés :
Pour répondre à votre question, oui, je viens d’emménager à L.A. Néanmoins, cet endroit est plus vieux que vous ne l’imaginez… Il date des années 50-60, si je me souviens de ce que l’ancien propriétaire m’a dit. La librairie a été rénovée il y a une vingtaine d’années environ… Je l’ai achetée à l’ancien propriétaire il y a un peu plus de trois mois environ, mais le temps de m’installer, de re-cirer les étagères, les parquets, etc. Le fait est qu’il ne venait plus ici depuis une dizaine d’années, je vous laisse donc imaginer l’état à mon arrivée...
Bref, je n’ai ouvert qu’il y a quelques semaines, expliqua-t-il, se demandant pourquoi il lui racontait tout ça.
Et vous, vous travaillez dans quoi, si ce n’est pas indiscret? lui demanda-t-il en gardant un œil sur les clients qui sortaient peu à peu.

Invité

A son plus grand étonnement Rafaël coupa court à la discussion mais annonça la fermeture de la Librairie après lui avoir intimer de ne pas bouger. En même temps, qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Partir comme une voleuse ? Non, elle allait bien rester sagement ici à attendre qu'il lui revienne ce qui ne tarda pas.
Il lui expliqua qu'il venait tout juste d'emménager mais que les murs étaient bien plus ancien. Qu'il lui avait fallu pas mal de temps pour tout remettre en état et le résultat était vraiment somptueux. Vraiment il n'y avait rien à redire sur cet endroit, même le propriétaire était, comment dire, à croquer. Le double sens de sa pensée l'effraya un peu mais elle se reprit vite surtout face à la dernière question de Rafaël. Elle se tourna vers la porte et vit les clients sortir, pendant un moment, elle pensa à la fuite mais ça ne servirait à rien. Il fallait bien qu'elle surmonte ce problème. Et faisant fis de sa conscience qui lui ordonnait de mentir, elle ne put se résoudre à répondre autre chose que ceci :

-Je suis dans la photographie, je suis publiée dans divers journaux, magazines ou Webpress sous le nom de Morgan. C'est plus sécurisant pour moi de savoir que seul mes employeurs connaissent mon véritable nom. Ca me permet de vivre en toute tranquilité. Et ça me plait, je me suis retrouvé dans cette voie par hasard et maintenant j'ai mes marques. Je suis venue ici une fois pour un boulot et j'ai adoré cette ville. J'ai un petit appartement sur l'avenue juste à côté.

Elle en disait trop. Elle ne savait pas pourquoi mais dès commençait à parler en sa présence, elle devenait un vrai Moulin. Elle allait finir par creusé sa propre tombe. Mais peut lui importait, il fallait qu'elle reprenne goût à la vie, si c'était possible.

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S'il y avait une chose que Rafael savait faire presque à la perfection, c'était observer les gens à leur insu, se donnant l'air de regarder autre chose quand en réalité il gardait un oeil sur la personne, sans que celle-ci s'en aperçoive. Jusque là, de ses trente ans d'existence, il ne l'avait fait que peu de fois, par principe. Mais cet après-midi, ce début de soirée presque, il s'était laissé tenté, comme il s'était laissé tenté de raconter l'histoire de sa librairie, qui était devenue, avec la chaîne d'autres du même genre qu'il avait ouvertes, "l'oeuvre" de sa vie. Il s'y consacrait depuis l'âge de vingt-cinq ans. D'abord stagiaire dans la librairie de son quartier où il faisait ses études, il avait monté les échelons -stagiaire, employé, puis associé, et finalement directeur- avant de découvrir que son ancien aptron lui avait légué, à sa mort, la boutique. Rafael avait décidé de poursuivre sa promesse à son grand-père.Le trentenaire se perdit dans la tumulte de ses pensées, se souvenant de son parcours.

Le jeune homme voyageait souvent, ouvrant une librairie si la ville lui plaisait, s'il trouvait "l"'endroit. Il venait de Waterbury, dans le Connecticut, et était passé par l'Ohio, le Michigan, le Wisconsin, le Minnesota, le Dakota du Sud, le Nevada pour arriver finalement à LosAngeles... Dans les six Etats dans lesquels il avait vécu, il avait ouvert des librairies, se gorgeant toujours du plaisir qu'avaient les gens à venir dans ses boutiques. Chacune de ses librairies portaient un nom en rapport avec les cultures amérindiennes. Il y avait donc : Chilali (oiseau de neige), Litonya (colibri), Donoma (le soleil est là), Waban (vent d'est), Chayton (faucon), Hateya (trace de pas dans le sable) et enfin, Seano, paradis cheyenne. Depuis son enfance, c'était son monde..
"...un monde où personne n'a jamais pu rentrer..." pensa-t-il amèrement, avant de se rappeler qu'il n'était pas seul.
il se tourna vers la jeune femme, ne sachant plus quoi lui dire. Ilo voulait lui parler, pourtant, lui parler de tout, de rien... Juste pour la retenir encore un peu à Seano.
Son Seano, qu'il espérait faire devenir un peu le sien à elle aussi... Peut-être, un jour... Rafael jura intérieurement.
"arrête de penser trop loin, mon vieux... si t'arrives à lui adresser six phrases sans bafouiller, ça sera déjà pas si mal..."

Il la regarda, gêné par anticipation.
Ca vous dirait, un café? Vous pourriez me raconter ce que vous préférez photographier, ce que vous aimez faire pendant votre temps libre, ou bien juste de ce que vous avez envie de me dire... si toutefois vous voulez bien me parler...

Bon, trois phrases sans bégayer, c'était pas si mauvais... Il y avait encore les hésitations, mais ça finirait bien par disparaître... non?..

Invité

Rafael contre toute attente, l'invitait à prendre un café. Toutes ses soirées étaient libre bien sur mais devait-elle pour autant se jeter à ses pieds pour autant ? En réalité oui, elle en avait envie et elle n'allait pas s'en privé. Pour la première fois depuis longtemps quelqu'un ne la fuyait, elle savait bien que c'était surtout parce qu'il ne connaissait rien d'elle, de ce qu'elle avait fais...de ce qu'elle était. Et déjà, elle craignait le jour où il apprendrait sa véritable nature, il cesserait de la regarder comme une femme et la verrait comme un monstre. Mais elle devait tenter le coup.

-Oui, un café me ferait du bien, il ne fait pas très chaud dehors. Et vous pourrez me raconter d'où vous est venue votre passion pour les livres. Si vous voulez il y a un salon de thé très sympas en bas de la rue. Et pour ne rien gâcher, ils font de très bon gâteau. Mon préféré c'est le gateau Framboise/Chocolat, il y a une couche de glaçage impressionante dessus.
Je vais vous laisser fermer tranquillement et attendre dehors.

Et voila qu'elle parlait gateau maintenant, elle allait l'assomer ce pauvre homme. Il allait falloir qu'elle fasse attention à ne pas trop blablater durant le café, ou sinon il risquerait de s'endormir pour de bon et de ne plus souhaiter la voir. Et pour tout dire, elle n'en avait absolument pas envie.

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L’autre trentenaire s’apprêtait à sortir quand Rafael réagit enfin à ses paroles, se retournant vers la jeune femme, cherchant ses mots comme à l’accoutumée :

Attendez à l’intérieur… Je veux dire, c’est vrai qu’il ne fait pas très chaud, dehors… …Et puis… la fermeture est assez rapide à faire… Ca ne me prendra que deux trois minutes au maximum… …Pas la peine que vous vous geliez pendant que je ferme…
… Je me dépêche… …d’accord ?

Le jeune homme alla derrière la caisse, éteignit la petite lampe et attrapa le tiroir de la caisse ; puis, il se dirigea vers l’arrière-boutique, où il ouvrit un coffre-fort. Il jeta un œil : son interlocutrice n’avait pas bougé, se trouvant encore dans la partie ouverte au public.
Il calcula rapidement le chiffre de la journée –pas mal du tout, d’ailleurs, décidément le mercredi était un bon jour-, rangea l’argent dans le coffre, qu’il referma.

Rafael éteignit les dernières lampes, jeta un dernier regard à la pièce. Il trouvait étrange de penser à cette mystérieuse inconnue de manière aussi forte, de se demander quelle était son histoire…son parcours… sa vie, en somme. Depuis que sa petite amie avait rompu, il vivotait, ne comprenant pas vraiment pourquoi une femme ne voulait pas se marier et avoir des enfants. Ca aurait du être à lui de fuir l’engagement, non? D’habitude, c’est plutôt l’homme qui préfère éviter de s’engager…
Mais avec cette jeune femme, cette nouvelle en ville, comme lui, il se surprenait à vouloir réutiliser le « nous ». Il se surprenait à penser à un futur, ensemble, alors même qu’il ne la connaissait que depuis cet après-midi… Il tirait des plans sur la comète… Décidément, il fallait qu’il arrête de penser à tout et n’importe quoi n’importe quand, enfin, surtout au mauvais moment…

Rafael cligna plusieurs fois des yeux, les relevant de la lampe encore allumée, celle de son bureau, qu’il fixait sans vraiment savoir pourquoi, se réprimandant de rester dans l’ombre. Il coupa la lumière.
Puis, il se retourna pour aller dans la partie boutique, supposant et espérant timidement que la jeune brune y serait toujours.
Quand il fit volte-face, surprise ! La jeune femme se trouvait sur le seuil de la porte…

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Alors qu'elle s'apprêtait à affronter le froid de l'extérieur, Rafaël lui répondit qu'elle pouvait attendre à l'intérieur car effectivement dehors ce n'était pas top. Elle l'en remercia intérieurement bien que le froid hivernal n'est pas grand effet sur elle. Elle commença donc à patienter tandis qu'il prenait la recette de la journée et qu'il sortait par la porte du fond de son commerce. Elle refit un petit tour de la boutique et trouvant le temps long, elle s'approcha de la fameuse porte, espérant trouver quelques livres rares où alors un secret bien caché. Alors qu'elle passait le seuil de la porte il se retourna vers elle, surpris. Elle ne su pas quoi lui répondre sur le moment. Il l'avait autorisé à attendre dans le hall mais pas d'aller fouiner dans ses affaires. Comment allait-il prendre cette incursion.

-Je suis désolé, je... je ne vous entendais plus alors je me suis permise de venir voir. Non pas que je veuille voir ce que vous faisiez bien que je suis plutôt curieuse mais... Comment dire, je m'excuse de m'imposer comme ça. Je n'avais pas l'intention de fureter. Désolé.

A l'évidence il n'avait pas l'air faché, il ne devait juste pas s'attendre à ce qu'elle soit derrière elle et Coraline espérait qu'elle lui faisait assez d'effets pour que le visage décomposé qu'il affichait soit de la timidité et non de l'indifférence. Après tout, ne l'avait-il pas invité à boire un café ?
Et s'il ne l'avait pas fait ? Aurait-elle pris les devant où serait-elle partie ? Elle aurait sans doute quitter les lieux, mais aurait passé chaques autres jours de la semaine devant chez lui, juste pour l'apercevoir et forcer le destin.

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Hein? Ha, heu... Non, non, pas de problème… Pas de problème, répéta-t-il, les yeux dans le vague.

Je… Juste… Je…, bafouilla-t-il.
Ca va… J’ai fini, arriva-t-il à déglutir, indubitablement mal à l’aise.

Il jeta un dernier coup d’œil au coffre, à la pièce, même s’il l’avait déjà fait avant de remarquer que la jeune inconnue était entrée. Il toussa un petit coup, non pas parce que ça le gênait qu’elle soit venue dans le bureau, mais pour se redonner, pas vraiment du courage, mais…
« Mais si, sois réaliste, Raf’! T’as aucun courage pour aborder une fille! Regarde Natalia, c’est elle qui t’a abordé, crétin…
Bon, arrête de te raconter des histoires et surtout de la regarder avec des yeux de merlan frits… Tu vas la voir, tu la regardes droit dans les yeux et tu l’invites à partir pour aller prendre le café. Arrête de rêver et de bégayer, mon vieux! Secoue-toi un peu, ou elle va vraiment penser que tu es un pétochard. Si ce n’est pas déjà le cas… T’es quoi, un homme ou une femme? Un homme? Sûr? Bon. Alors, vas-y. »

Rafael parcoura les quelques mètres qui les séparait d’un pas décidé avant de se figer à deux pas d’elle.
Il prit doucement la main de la jeune femme dans la sienne, la porta à ses lèvres pour embrasser imperceptiblement la douceur de la main. Avant de relâcher la senestre de son interlocutrice, il la regarda, pour la première fois de l’après-midi, dans les yeux, soucieux de la réponse qu’allait lui donner la jeune femme brune :

Vous êtes toujours partante, pour le café?

Invité

Bafouillant quelques mots, Rafaël ne semblait pas mécontent de son intrusion dans l'arrière boutique. Mieux encore, cela lui donna quelque courage et prenant sa main dans la sienne, il y déposa un baiser. Surprise, Coraline aurait pu rougir si elle en avait effectivement eu la capacité mais sa condition lui faisait cadeau de cette gêne. Il lui demanda si elle était toujours partante pour le café et elle ne s'était jamais senti aussi excité de toute sa vie et ce juste pour un petit café. Elle hocha alors la tête et gardant sa main dans la sienne, elle le suivit jusqu'au dehors.
Là il lui lâcha la main pour fermer la boutique à clé et une fois ceci fait, elle lui indiqua le chemin à suivre pour rejoindre le salon de thé dont elle lui avait fais l'éloge quelques minutes auparavant. Le silence pesant sur le chemin finit par embarrasser Coraline et celle-ci se résolut alors à échanger quelques mots :

- Alors...euh... comment dire...vous avez de la famille dans le coin...des amis ou des gens que vous connaissez ?

Et voila qu'elle disait des conneries grosse comme elle maintenant. Vraiment, s'il n'était pas aussi timide, un autre homme que Raf se serait déjà moqué d'elle. Elle se donnait déjà des gifles mentalement pour avoir dis quelque chose d'aussi banal. Sa question sonnait comme s'il n'avait aucun amis et qu'il était hermite. Elle espérait qu'il ne comprendrait pas ça comme cela.

Humains Nombre de messages : 61 Age : 51 Date d'inscription : 30/09/2008

-Non, je n’ai personne. Plus personne. Toute ma famille est morte dans un tremblement de terre, et mes derniers amis m’ont tous abandonné. J’ai toujours été seul… (un temps)
Nan, j’déconne.

«*Mais t’es stupide ! Faire une blague aussi bête et glauque, au mieux elle te prend pour un attardé. * Rafael ne savait plus quoi faire. Mais qu’est ce qui lui prenait ! Avant, il n’aurait jamais dit de conneries aussi immenses. Avant, il n’aurait pas été troublé devant une jeune femme qu’il ne connaissait pas. Avant il n’aurait pas invité une jeune inconnue prendre un verre. Avant.

-Hum . ..

*Vas-y essaie de changer de conversation et rattraper ta gaffe maintenant. *

-Un café, ou un verre de vin ? Non, parce que je bois pas de café en fait, je suis plutôt thé.

*Thé-rible je dirais même… Ferme-la, ça vaut mieux…*

- et puis j’aime l’alcool

* Qu’est ce que je disais ! Tais-toi maintenant, elle va te prendre pour un alcoolique*

-enfin, non, j’aime bien, hein, mais euh, ne vous…

* La ferme, juste là. Ne va pas t’enfoncer. Tu veux une pelle ?*

-C’est-à-dire que…

* une pelleteuse, peut-être ? *

Une voix l’empêchait de parler, et pourtant il ne savait se taire. Tout se bousculait dans sa tête, il n’arrivait pas devant la belle brune à se calmer. Il tordit ses mains, ferma sa bouche, et regarda la jeune inconnue droit dans les yeux. Avant, .... c’était avant. Maintenant :

- Je suis désolé. Sincèrement. Vous me … troublez, et les mots sortent plus vite pour empêcher mon cœur de parler.

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Désolé du retard, I'm so sorry! J'ai des concours blancs en ce moment. J'espère que tu me pardonnes, Bella!

Invité

Sur le moment alors qu'il parlait de sa famille, Coraline perdit le sourire, elle se demandait se qu'elle allait répondre à ça. Certes elle même avait perdu sa famille, du fait de son grand âge déjà et surtout parce que même son propre frère elle préférait le considérer comme mort. Mais finalement il se rétracta et elle comprit que la nervosité le paralysait. Il ne pouvait pas parler sérieusement il devait être bloquer. Il préféra alors changer de sujet et lui avoua qu'il n'aimait pas le café et qu'il apprécierait plus surement un bon verre de vin. Une fois l'idée lancer, elle commença elle aussi à en avoir envie mais ne put le lui dire de suite car il se désola de ne pouvoir s'exprimer clairement. Il lui dit qu'il la troublait. Elle rougit alors bien que ce ne soit pas possible au vue de sa condition.

-Hum...je, j'aimerais bien un bon verre de vin moi aussi.

Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille et lui sourit. Décidément elle ne se reconnaissait plus, la voilà à draguer cet homme comme une collégienne. Cet homme beaucoup plus jeune qu'elle et humain, quelqu'un dont elle pourrait se nourrir. Et s'il apprenait sa condition, comment réagirait-il ? Elle préférait ne pas y penser.

-Et, ne vous inquiétez pas...je veux dire...vous allez le droit d'être nerveux...je le suis aussi. Ca fait longtemps que je ne suis pas sortit, je veux dire, comme un rencard. Et vous êtes comme nouveau dans le coin donc ça ne doit pas être facile non plus pour vous. On va dire qu'on se pardonne mutuellement de toutes les bêtises qu'on pourra dire.

Humains Nombre de messages : 61 Age : 51 Date d'inscription : 30/09/2008

Rafael Arey donna un dernier tour de clef à la porte de la librairie en se traitant de tous les noms en son for intérieur.

« Ca, c’est ce qui s’appelle avoir du bol… Tu as une chance de cocu, mon vieux ! Tu peux t’estimer heureux qu’elle ne t’ait pas jeté comme une chaussette trouée dans laquelle tous les putois du pays se seraient donnés rendez-vous… »

Gêné, Rafael sourit à la jeune femme. Habituellement, il ne se comportait pas de cette manière, mais il avait pour excuse, enfin, il prenait comme excuse le fait :
Petit 1 : d’être nouveau en ville et donc…
Petit 2 : …de ne connaître personne, (il était normal qu’il soit dérouté…)
Et enfin petit 3 : que son interlocutrice soit une ravissante femme d’environ son âge.

Le jeune homme avait mis ses gants puis les mains dans les poches de son imperméable, car le temps n’était effectivement pas des meilleurs.
Il se tourna vers la jeune femme, curieux, mal à l’aise… Un tel cocktail de sentiments, généralement, ne produisait rien de bon.

D’accord pour le pardon réciproque, sourit-il de nouveau.

Un silence les enveloppa tandis qu’ils marchaient dans la rue.
Ils s’apprêtaient à entrer dans un café quand Rafael, ouvrant la porte, s’arrêta, tétanisé :

Oh non…

Invité

Tout en mettant ses gants Rafaël accepta sa judicieuse idée de pardon mutuel et ils continuèrent leur chemin jusqu'au dit café et entrèrent. Il y avait pas mal de monde mais la clientèle ne semblait pas trop alcoolisé. Pourtant de ce temps glacial, la mode était au vin chaud pour vaincre le froid et généralement les consommateurs n'y allaient pas de main morte, pensant à tord que la chaleur avait eu raison de la totalité du pourcentage d'alcool présent dans le vin. Mais ce ne fut tant pas le cadre du café qui attira l'oeil de Coraline mais plutôt la mine dépité de Rafaël suivit d'un :

-Oh non…

-Que ce passe-t-il ? Vous avez oublié quelque chose d'important à la librairie ? Si c'est ça on peut faire demi-tour et aller le chercher...

Mais suivant le regard de Rafaël, elle se rendit compte qu'en réalité il fixait un point bien précis mais de là où elle était elle ne l'apercevait pas. Sans doute ses yeux venait-il de croiser quelqu'un qui lui était familier et qu'à l'évidence il n'appréciait pas. Leur sortie allait donc se terminer plus tôt que prévu, à moins bien sur que la situation ne se désamorce.

-Qu'avez-vous vu ? Vous voulez qu'on sorte ?

Humains Nombre de messages : 61 Age : 51 Date d'inscription : 30/09/2008

Rafael s'en voulait déjà de ce qu'il allait dire, mais il fallait. Il ne pouvait pas commencer une relation, ni même un embryon de relation. En grand timide qu'il avait toujours été, il n'était pas prêt à aller de l'avant.
Le fantôme de son histoire avec son ex le hantait toujours, même s'il voilait la face et se répétait qu'il était capable de voir quelqu'un et de se laisser à aimer de nouveau. Mais les faits sont ce qui'ls sont. Il ne pouvait pas. Peut-être, un jour, plus tard, ça serait possible, mais pas encore.
Il n'était pas venu à LA pour une nouvelle histoire, mais pour oublier son ancienne histoire.
Mais comment l'avouer à la jeune femme brune qui le regardait d'un air soucieux? c'était lui qui avait proposé ce café!
Rafael ne savait pas, plus où il en était. Il releva la tête vers la jeune femme qui attendait patiemment qu'il s'explique.

Je...

"non je n'ai vu personne que je connais parce que de toute façon je suis nouveau en ville, mais c'est juste que je ne peux pas rester avec vous.. Dis-lui, allez, dis-lui !"

ne...

" DIS-LUI ! ça peut pas être aussi dur que ça... regarde ton frangin, il a bien réussi à le faire, non? alors fais-le!"

Rafael prit une grande inspiration.

Je suis désolé, j'ai un rendez-vous. Enfin, pas vraiment un rendez-vous, mais... Je l'avais oublié. Le fait est que je devais aller chez un membre de ma famille que je n'ai pas vu depuis longtemps. C'est le panneau "ouvert/fermé"de ce café qui m'a rappelé mon départ imminent. Je dois d'ailleurs en mettre un sur la porte de Seano.

"crétin, tu pars demain matin, pas ce soir"

Rafeal continua, se fustigeant intérieurement.

Même si je ne pars que demain, j'ai des préparatifs à faire. Je suis navré.

"la vache.. si tu t'en sors indemne, tu as vraiment du bol... bon, tu n'as pas menti, mais pourquoi tu ne lui as pas tout dit?? au point où tu en es.. au mieux elle te prend pour un type timidissime, au pire, pour un nympho légèrement sadique sur les bords..."

Me pardonnerez-vous?

Invité

Sous le coup, Coraline n'avait pas su quoi répondre. Elle ouvrit la bouche et la referma plusieurs fois avant de rire nerveusement et de faire demi-tour pour ressortir dans la rue. Là elle fit quelques pas toujours secoué de son rire compulsif mais désespérément au bord des larmes. Elle avait tant attendu de ce rendez-vous et elle n'était pas même capable de garder son rencart jusqu'au lieu convenu. Puis après quelques mètres elle fit demi-tour et se planta devant Rafaël un doigt sous son nez.

-Vous...vous... je ne sais pas ce que vous êtes !

Elle n'arrivait à peine à aligner une phrase entière tant elle était déçu et surtout tant elle ne s'y était pas attendu. Tout avait si bien commencé et là, tout s'arrêtait brutalement. Elle se détourna de lui, respira un peu et reprit.

-Je peux comprendre quelqu'un d'indécis... ça je peux...mais là... vous ne me laissez pas ma chance. Je ne sais pas quoi dire alors, allez-y ! Rentrez chez vous, je ne vous retiens pas. J'avais espéré passé un bon moment ici avec vous...mais je me suis fourvoyée. Alors ..non je ne vous pardonne pas...pas maintenant...on verra quand je serais moins énervée.

Et sur ce elle quitta la devanture du café sans se retourner et elle rentra chez elle, son livre sous la main et les larmes aux bords des yeux. Ce n'était pas encore aujourd'hui qu'elle rencontrerait quelqu'un pour elle.

» Rafael Arey