Première visite chez moi (PV Kate)

Le jour se levait doucement sur L.A. Adam qui avait profité de l'obscurité de la nuit pour vaquer à ses occupations, était sur le chemin du retour pour chez lui. La fatigue ne se faisait pas encore sentir, Adam était plutôt du genre insomniaque (si c'est le bon terme pour des gens qui ne dorment pas la journée); et bien que la lumière du jour ne soit pas ce qu'il adorait le plus, pour le moment le soleil ne le faisait pas encore trop souffrir.

Il décida de déambuler un peu avant de regagner son foyer. Il avait envie de revoir la fête foraine, là où il avait rencontré Kate deux jours plus tôt. Il voulait voir de quoi ça avait l'air en plein jour!

Arrivé sur place, son visage s'illumina. Le souvenir de cette apparition lui aportait la lumière qu'il ne pouvait d'ordinaire pas voir. Seulement deux jours qu'il ne l'avait pas vue, et elle lui manquait tellement pourtant! Il aurait dû lui demander son numéro finalement; mais il avait un autre moyen de la revoir. Elle lui avait laissé un indice, un endroit où il savait qu'il pourrait la revoir, ce dont il mourrait d'envie.

Instinctivement, il prit la direction de ce bar si spécial où elle l'avait emmené le premier soir. La gentille Mary serait surement là espérait-il, ainsi il pourrait lui donner un message pour la jolie brune; message qui lui laisserait entendre qu'il tenait absolument à la revoir.

Devant la porte, il hésita. C'était surement fermé; il tenta tout de même sa chance pour s'apercevoir avec bonheur que l'établissement semblait encore ouvert. Un sourire enfantin se dessina alors sur son visage; curieux comme de si petites choses suffisaient à le rendre d'aussi bonne humeur.

Il entra gaiement et se dirigea vers le comptoir.

Bonjour! C'est encore possible de prendre un verre madame?

La tenancière se retourna lentement et sourit amicalement au jeune vampire. Elle semblait l'avoir reconnu, tant mieux, elle ne serait pas surprise de sa requète. Il lui commanda un verre de A+ et ne tourna pas autour du pot plus longtemps.

Dites moi chère Mary, vous serait-il possible de faire passer un message à Kate quand vous la verrez? Il s'agit juste de lui remettre cette note!

La vieille femme aquiesça et prit le billet des mains d'Adam avec douceur. Rien qu'à la regarder, il sut qu'elle ne manquerait pas de lui transmettre sa missive. Satisfait, il finit son verre, paya sa consomation, et partit non sans adresser un large sourire de gratitude à la gentille vieille vampire!

A nouveau à l'air libre, il se mit en route pour regagner sa maison. Il souriait intérieurement à l'idée que Kate suive bien ses instructions et vienne le retrouver chez lui. Il n'avait pas clairement écrit son adresse sur son message, mais il avait laissé un indice qu'il pensait être suffisament explicite: "La villa sur le plus haut promontoire de malibu"!

Si elle ne venait pas, cela voudrait dire qu'elle n'avait pas chercher à le rejoindre, mais quelque part au fond de lui, il savait qu'elle viendrait. Ce qu'ils avaient vécu ne pouvait pas être qu'une passion soudaine d'une soirée, quelque chose de fort s'était produit, il le sentait. Elle viendrait.

Révassant, il arriva finalement chez lui, pénétra dans sa demeure, et alluma la télé histoire de tuer le temps; il n'avait pas sommeil aujourd'hui. En fait, voilà deux jours qu'il ne fermait pas l'oeil!

Adam rayonnait. Elle était là, devant lui, sentant qu'elle arrivait, il s'était précipité pour lui ouvrir galamment la porte, comme il était de coutume de le faire à l'époque. Il ne tenait plus en place depuis des jours, et était trop heureux de pouvoir recommencer à être un peu espiègle; c'était sa bouffée d'oxygène de la journée, combinée au plaisir de la revoir.

Immédiatement, ils se donnèrent la main, à peine la jeune femme eut pénétré dans les lieux, et il l'emmena gaiement jusqu'au salon. Peu désireux de s'attarder à l'intérieur par ce temps radieux, il poursuivit sa route à travers l'ouverture de la baie vitrée, pour finalement se retrouver au bord de la piscine avec elle.

Sans un mot, il l'enserra avec douceur et lui appliqua un doux baiser sur les lèvres avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir. Cela le fit sourire mentalement, il n'arrivait pas à ne pas avoir envie de l'embrasser dès qu'il la voyait.
Mais il n'allait pas non plus s'en plaindre, ce sentiment nouveau était tellement exaltant!

Après un instant, il la relâcha, non sans toujours lui tenir la main, et la regarda dans les yeux, les siens lui souriants.

Alors tu es finalement venue! Je crois que j'ai eu une bonne idée de rendre visite à mary, il aurait été dommage de ne plus se revoir parce que j'avais oublié de te donner mes coordonnées.

Il plissa les yeux de contentement, comment avait-il pu vivre sans connaître ce sentiment auparavant! Enfin c'est vrai qu'il ne vivait plus depuis longtemps à proprement parler, mais la nuance était des plus minces dans ce cas précis!

Une idée lui traversa l'esprit, quelque chose qui allait l'amuser à n'en pas douter, mais il faudrai attendre qu'il fasse réellement nuit pour la mettre en pratique. Il l'étreignit à nouveau pour lui murmurer tendrement à l'oreille.

Dis moi, aurais-tu par hasard emporté ton maillot de bain?

Il fut secouer d'un petit rire, se demandant si la belle artiste pouvait être aussi taquine et infantile que lui quand elle le voulait.

Adam ferma les yeux, se laissant porter par l'attitude engageante de sa compagne. Si elle voulait l'initiative, il la lui laissait volontiers tant le fait de se laisser aller avec elle était d'une simplicité désarmante. Il se remit à sourire, décidément il ne faisait que ça depuis quelques temps; mais il n'allait pas s'en plaindre en fait. Cela ne lui était pratiquement jamais arrivé de son vivant, ni même pendant la majeure partie de son immortalité; alors il profitait de chacun de ses instants qui le rendait heureux!

Après un certains temps qu'il trouva trop court, il s'aperçut que la nuit était tombée. Il rouvrit les yeux, délicatement. Il pouvait toujours la sentir blottie contre lui, son souffle venant lui caresser la nuque telle une brise enivrante. Sans se retourner, il leva un bras et réussit à passer une main dans ses magnifiques cheveux bruns.

Avec une rapidité fulgurante, il se retrouva soudain derrière elle à son tour, et le temps qu'elle se tourne vers lui, il avait déjà pris son élan pour sauter dans l'eau alors qu'il venait de se débarrasser de ses vêtements. Une immense gerbe d'eau salua son saut périlleux, et il lui lança une fois de plus ce sourire ultrabright qui allait finir par lui décoller la mâchoire à force.

Il nagea lentement vers le bord du bassin et lui tendit la main.

Je pense qu'il serait plus sage que tu me viennes en aide, j'ai sauté tellement vite que je viens juste de me souvenir que je suis un très mauvais nageur!

Il serait dommage que je me noies sous tes yeux. Tu pourrais avoir ma mort sur la conscience.

Ses paroles prononcées, il se masqua à demie le visage sous l'eau, mais le bouillonnement qui remontait à la surface laissait deviner l'hilarité qui l'assaillait à cet instant.

Il finit par s'immerger entièrement, faisant semblant d'avoir honte de sa bêtise, alors qu'en fait il jubilait littéralement. Il ne doutait pas qu'elle le rejoigne, il avait simplement la délicatesse de lui montrer son respect envers elle en lui accordant toute l'intimité que la pudeur imposait dans une telle situation.

Fermant de nouveau les yeux, il se laissa sombrer dans l'abîme, espérant qu'une naïade viendrait à son secours.

Ce bel après-midi, qui signait la fin d'une journée ensoleillée qui redonnait le moral aux humains et nusiait au teint de procelaine des vampires, n'était qu'un commencement. Le début de la nuit, le début de leur moment de prédilection, à eux suceurs de sang à la fois fascinants et terrifiants, bien qu'ils fussent parfois bien plus humains que ceux dont le coeur battait vraiment...

Les deux amoureux savouraient la douceur de la nuit qui venait doucement étendre ses lueurs sombres sur la Cité des Anges, qui n'avait d'angélique que le nom et de rares âmes pures qui erraient dans la déchéance et la noirceur du monde. Sur ce fond de guerre des gangs acharnée côté hommes et de lutte de pouvoir intestine et sanglante côtés vampires, deux être se contentaient de savoureur le contact de l'autre, sa simple présence, son odeur...

Kate ferma les yeux et nicha sa tête dans le cou de son vampire. Elle pouvait enfin profiter d'une bulle de bonheur dans cette vie qu'elle n'avait pas choisie, puis acceptée par amour. Amour qui n'était plus et l'avait laissée hanter par des démons lointains de son adolescen un peu cahotique. Sa vie n'avait pas été aussi belle depuis... Depuis l'époque où ses parents étaient encore vivants en fait.

Puis, brusquement et sans prévenir alors qu'elle appréciait le contact de la main de l'expert dans ses cheveux, il bondit derrière elle. La demoiselle, aux réflexes pourtant aiguisés, eu à peine le temps de se retourner, et ce pour le voir ôter pantalon et chemise avant de plonger à l'eau dans un saut périlleux qui provoqua des gerbes d'eau alentour. La jeune vampire eu un rire frais et pétillant devant tant de puérilité. La scène l'amusait, elle retombait doucement dans les joies de l'enfance retrouvée. Finie la jeune femme mûre, sérieuse et de bon conseil, elle cédait sa place à la fille dynamique et espiègle qui someillait en elle.

La petite remarque d'Adam la fit sourire, il serait en effet stupide d'avoir la mort de quelqu'un d'aussi bien sur la conscience... Dans l'hypothèse où il pouvait effectivement mourir bien sûr. La peintre vit alors disparaître son cher et tendre dans les eaux limpides de la piscine, précédé de l'invitation à venir le sauver.

Toujours souriante, la jolie brune quitta sa robe bleue légère et plongea à son tour, dans un mouvement moins tapageur mais qui ne provoqua point de remous ou de grand bruit. Les yeux ouverts sous la surface, elle nagea doucement en direction de la silhouette qui chutait vers le fond. Elle glissa sa main dans celle du vampire et sombra avec lui. Ils touchèrent enfin le fond et Kate se pencha sur son cher et tendre pour l'embrasse avec tendresse.

Une fois cette douce étreinte terminée, la menue vampire tira Adam vers le haut, déployant sa force surnaturelle au maximum, aidée également par els battements de jambes discret de l'intéressé. Enfin, leurs visages émergèrent, ils échangèrent un regard complice et éclatèrent de rire dans la douce nuit que leur offrait Los Angeles...

Les yeux toujours clos, Adam se laissant couler avec lenteur et délice toucha enfin le fond de la piscine. Un court instant qui lui parut une éternité, il dut attendre que la jolie brune le rejoigne. Il ne la vit pas se diriger vers lui, pas plus qu'il ne sentit son odeur; mais le contact de sa main dans la sienne le fit ouvrir les yeux.

Son visage étincelait, la lueur de la lune se reflétant sur les traits de cette vision enchanteresse désarmait littéralement le Gallois. Etait-ce cela voir le monde à travers les yeux de l'amour? Sans nul doute puisque depuis quelques jours tout lui semblait différent. Lui qui croyait en savoir déjà beaucoup sur la vie se trouvait pris au dépourvu rien qu'à la vue d'un sourire de sa belle.

Soudain elle se serra contre lui et il l'enlaça pour l'embrasser tendrement. Puis il la laissa le guider vers la surface, l'aidant discrètement de quelques battements de jambes. Ils traversèrent l'onde calme sans faire aucun bruit, leur nature de vampire leur permettant d'allier vitesse et grâce. La tête hors de l'eau, les gouttes perlèrent des cheveux du brun jusque sur ses paupières.

Sa vue en fut brouillée, mais il chercha malgré tout à garder le contact visuel avec kate. Une fois sa vision redevenue parfaite, il la fixa longuement et à l'unisson ils éclatèrent de rire. Le son de leurs deux voix auraient pu alerter du monde si, fort heureusement, Adam n'avait pas eu la bonne idée de vivre éloigné de tout.

Seuls les animaux nocturnes pouvaient les entendre. Une fois le plaisir de rire évanouit, Adam s'empara de la taille de sa dulcinée et l'amena doucement jusqu'au rebord de la piscine. Là il déploya sa force pour la poser délicatement sur le bord et vint s'asseoir auprès d'elle. Il l'attira à lui pour qu'elle pose sa tête sur son épaule. Ils restèrent là un instant à contempler la beauté de la nuit, puis ne tenant plus, il finit par dire une bétise (incapacité totale du sujet à rester sérieux même dans ces circonstances).

Quel dommage que le frigo soit vide! J'aurais pu te montrer toute l'étendue de mes talents culinaires!

Il sourit malicieusement et lui donnant un léger coup d'épaule, il se leva pour se précipiter dans la cuisine.

Que dirais-tu d'un cocktail maison ?

S'exclama-t'il en riant et en ouvrant le frigo dans lequel se battait deux yaourts qui tentaient de faire bonne figure.

Un peignoir, mais à quoi cela pouvait-il bien servir? Il lui semblait avoir déjà entendu ce mot, à vrai dire, il devait même en avoir quelque part chez lui, mais où alors ça! Bonne question. Mais bon, il n'allait pas laisser sa dulcinée ainsi vêtue pour passer à table! Il est vrai que ce n'était pas très décent, même si en définitive la décence en ce moment même était le cadet de ses soucis.

Il referma le frigo, se tourna vers elle et lui adressa un clin d'œil coquin. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était plus fort que lui, il se comportait comme un cancre et le pire c'est qu'il adorait ça. Au diable les formalités d'usage et la bienséance, il ne se voyait pas lui faire la cour de façon ordinaire et disons le: chiante. ça n'aurait tout à coup plus le même charme ni la même saveur.

Un peignoir? Drôle de nom, ça ressemble à quoi exactement?

Il tint son sérieux deux secondes puis pouffa de plaisir.

Très bien mademoiselle, et un peignoir un! Mais tu risques d'avoir trop chaud par une si belle nuit. Enfin je dis ça je ne dis rien...

Sans lui laisser le temps de réagir, il disparut dans les escaliers et se mit en quête du précieux sésame. Il mit bien un bon quart d'heure pour trouver, mais il finit par mettre la main dessus. Il en pris même deux, histoire de montrer à sa belle qu'il n'était pas réfractaire à lui faire plaisir en faisant comme elle.

Il redescendit pour la rejoindre et lui tendit un des peignoirs. Il enfila le sien et fut charmé de constater qu'elle était toujours aussi jolie même vêtue de cet accessoire. Par contre il était bien trop grand pour elle forcément. Mais ça n'avait pas d'importance, au contraire, ça la rendait plus craquante encore.

Une fois tout cela fait et les verres de "cokctails" versés, ils allèrent s'asseoir dans le canapé. Une chose lui faisait terriblement envie, elle lui en avait parlé, et maintenant il voulait vraiment voir ses oeuvres pour de vrais. Se trouver face à ses créations et voir s'il ressentait quelque chose. Il n'avait jamais été très porté là-dessus, mais c'était aussi surtout parce qu'il n'avait jamais eu l'occasion de s'y intéresser.

Là c'était différent, il voulait tout savoir d'elle, ce qu'elle faisait, pourquoi elle le faisait, ce qui l'inspirait...toutes ces choses en fait, tout ce qui faisait la différence entre un flirt ou une vraie histoire: l'intérêt pour l'autre.

Il prit un air un peu plus sérieux cette fois, il savait aussi l'être quand il le fallait, et là il le fallait parce qu'il voulait qu'elle comprenne qu'il s'intéressait réellement à elle, qu'il voulait que ça dure en somme. Il voulait à tout prix qu'elle en soit convaincue malgré sa conduite badine et ses manières légères.

Kate ? J'aimerais vraiment beaucoup voir de mes yeux les réalisations finales des esquisses que tu m'as montré l'autre jour. A moins que ça ne te gènes mais ça me ferais réellement très plaisir.

Il s'empara de sa main glacée et la garda précieusement dans la sienne.

Je me suis réveillé ce matin là comme d'habitude. Ma femme à côté de moi. Ma femme ! Quelle femme ! Un Rüguer 6.60 doublé d'un 9 mm. Je les aimais plus que ma propre vie. Je me demandais toujours ce que je ferais sans eux. Ca fait 4 ans que tout a commencé, 4 ans que mon visage me hante ! 4 ans, depuis que je me suis transformé en monstre. Mon surnom est "Le Nettoyeur"...

Je me suis donc réveillé ce matin là, ma femme à côté de moi ; avec une balle dans le chargeur, prête à partir, et l'autre chargé à bloc, comme je les aime. Deux ou trois directs dans le pouching-ball, quelques pompes, une bonne douche froide, et me voilà à emballer avec le plus grand soin, comme si ma vie en dépendait, mes deux amours. Chaque jour une identité différente, chaque jour un endroit différent, chaque jour une cible différente. En sortant de cet appartement, dans lequel j'avais passé une nuit, j'allais de nouveau affronter un vampire.

J'avançais dans les rues de Los Angeles, comme d'habitude, j'avais pris soin de ne pas prendre de véhicule. Il était plus facile de repérer une voiture devant un immeuble. Dans ma poche, j'avais pris le message sur lequel était mentionné une adresse. Je me trouvais devant cette villa que je voyais pour la première fois, habité par un homme que je connaissais pas mais comme une minorité d'hommes, je savais quelle était sa vraie nature.

J'avançais sur le palier et sonna à la porte.
La porte s'ouvrit et je reconnus immédiatement l'homme qui se tenait devant moi, celui de la photo qui accompagnait l'adresse.

- J'ai un message pour vous, Monsieur Mac Allister, de la part de "La Légion"

J'ai pris mon arme et j'ai tiré deux coups en pleine poitrine. L'homme tomba à terre immédiatement. Au même moment, j'entendis un bruit dans la maison, l'homme n'était pas seul. Immédiatement, je rangea mon arme dans ma poche et je courru vers les escaliers que je dévalais aussi vite que je pouvais.

Dehors, je repris mon calme et je marcha jusqu'à à la prochaine station de métro. Je savais que je n'avais pas tuer cette créature. Mais le vampire avait compris la provenance du message. Tous la communauté de vampires de Los Angles avait eu le premier avertissement....

La main de Kate toujours dans la sienne, ses yeux rivés dans les siens, Adam vit un soupçon de gravité traverser le visage de la jeune femme, mais il disparut bien vite quand elle eut entendu ce que celui-ci avait à lui dire. Apparemment devant son air soudain sérieux, elle s'était demandé ce qu'il se passait, il s'en voulait un peu de l'avoir inquiété, mais n'eut pas le temps d'avoir des remords.

Elle lui décocha un tel sourire qu'il sut tout de suite qu'elle ne lui en voulait pas et ce qu'elle lui proposa ensuite finit de le rassurer. Modèle lui? Après tout pourquoi pas? L'idée était amusante et intéressante! Voilà bien une discipline à laquelle il ne s'était jamais adonné, mais il n'était pas contre de nouvelles expériences.

Pourquoi pas! j'adorerais faire le mannequin pour toi! C'est quand tu veux!

Il lui sourit joyeusement et allait enchaîner sur autre chose quand soudain il sentit une présence humaine à deux pas de la porte d'entrée. Etrange, qui pourrait bien venir le déranger et à cette heure? Il ne recevait jamais personne d'ordinaire.

Tu as senti toi aussi? Ne bouges pas je reviens!

Prudemment, il se leva et fit le chemin le séparant de l'entrée. Il avait pu sentir quelqu'un approcher, mais il ne voyait pas encore à travers les murs. Il attendit qu'on sonne à la porte; il aurait été incongru qu'il ouvre alors qu'il n'était pas censé être au courant de la présence du visiteur.

Quand le carillon résonna, il patienta quelques secondes histoire de ne pas avoir l'air du mec qui passe sa vie derrière la porte, puis il ouvrit. Et soudain, tout se passa en une fraction de secondes, malgrè la vitesse habituelle d'Adam, il fut littéralement prit de court tant il ne s'attendait pas à ce qui allait se produire.

Il n'entraperçut pas même le visage de son agresseur, mais avant qu'il n'ait pu dire un mot, il avait déjà deux balles fichées en pleine poitrine. Stupéfait, il tenait maintenant une porte qui donnait sur un grand espace vide, l'agresseur avait disparu comme il était apparu et le monde autour de lui bascula. Dans un dernier effort il agrippa fermement la poignée qui se brisa sous sa force incontrolée. Puis incapable de supporter plus longtemps la douleur, il s'écroula sur le sol moqueté dans un bruit mat!

Gisant sur le sol, le brun suffoquait, plus par réflexe que par nécessité du reste; il faut croire que même au bout d'aussi longtemps, les instincts humains n'avaient pas encore disparus. Il ne mourrait pas, il en était conscient, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir atrocement mal. Rien de ce qui se déroulait dans la pièce autour de lui ne lui parvenait, un voile s'était posé sur ses yeux et avait endormi ses sens. Il faudrait plusieurs secondes avant qu'il ne parvienne à retrouver ses esprits.

Il n'arrivait pas à penser, à réfléchir, il entendait juste une voix au-dessus de lui qui semblait s'adresser à lui. Incapable de comprendre un mot, il leva légèrement la main pour montrer qu'il réagissait, et patienta un peu plus avant de récupérer ses facultés.

La vue lui revint et, clairement, il aperçut le visage rassurant de Kate en face de lui. Elle s'efforçait de le rassurer, il tenta vainement de lui sourire, puis releva un peu la tête pour ne pas paraître trop faible. Tout à ses soins, elle le transporta dans le sofa, et malgré la force dont il la savait détentrice, il fit de son mieux pour lui faciliter la tache en s'allégeant au maximum.

Une fois assurée qu'il était bien installé, elle lui demanda où elle pourrait trouver de quoi lui extraire les deux balles qui avaient élu domicile dans sa poitrine. Adam fit un effort pour se redresser un peu plus, mais il n'arriva pas à faire que de s'appuyer sur ses coudes. Quel triste spectacle il devait offrir à sa compagne en cet instant. Un rictus s'échappa de ses lèvres tandis qu'il tentait de rire de sa propre pathétique situation. Même là il voulait donner le change, mais il se doutait bien que la jolie brune ne serait pas dupe.

Regardes dans le tiroir de la cuisine, il y a un fond caché qui contient toute une batterie de scalpel et de pinces chirurgicales. On dirait bien que tu vas les inaugurer!

Il se laissa retomber sur le dos, dépité de devoir laisser Kate s'occuper de ça, il aurait voulu le faire lui même et ne pas lui imposer ce genre de chose pour leur premier vrai rendez-vous. Mais là où les coquines se cachaient, il lui était impossible de se soigner sans se charcuter.

Il avait entièrement confiance en elle de toute façon, juste que l'aspect romantique de la soirée venait subitement de partir en fumée pour de bon, ça l'irritait! Quelqu'un allait devoir répondre de tout cela, et il ne serait pas tendre avec lui.

Elle trouva les instruments où il lui avait indiquer, puis revint vers lui toujours aussi adorable et douce. Il ferma les yeux et se décontracta totalement pour ne pas qu'elle soit gènée dans ce qu'elle se préparait à faire.

La prochaine fois, je t'invites à sortir, en espérant que cette fois personne ne viendra nous interrompre!

Il attrapa sa main, y déposa un baiser, et la lui rendit tendrement en la pressant comme pour lui prouver qu'il n'avait aucune crainte de s'en remettre à ses soins!