Cohabitation et Complications (pv Kate)

Beth avait réussi à finir plus tôt.
Une nouvelle affaire la préoccupait mais elle avait décidé que rien ne l'empêcherai d'être à l'heure pour recevoir Kate.

Le dossier était donc bouclé pour ce soir, l'appartement en ordre et la journaliste s'était servi un verre de vin et parcourait distraitement un journal.

C'était le lendemain de sa rencontre avec la jeune femme mais aussi de son explication avec Mick, et Beth ne parvenait pas vraiment à se sortir cette soirée de la tête.

"Il faut que tu passes à autre chose Beth, sinon tu n'arriveras pas à retravailler avec Mick..."

Elle s'était promis de jouer à l'indifférente mais cela allait être plus difficile qu'elle l'avait prévu puisqu'elle n'avait pas cessé de penser au vampire, au point même que son cameraman avait dû la rappeller à l'ordre plusieurs fois.

Heureusement, la présence de Kate allait la faire penser à autre chose, elle attendait beaucoup de cette cohabitation et sentait qu'elle ne serait pas déçue.
Et cette nouvelle affaire lui prendrait également du temps, ce qui n'était pas négligeable dans ces conditions.

Beth sourit.
Kate avait raison, elle réfléchissait trop.

On frappa à sa porte.
Beth plia le journal, jeta un dernier coup d'oeil à son appartement pour vérifier que tout était à sa place et se dirigea vers la porte.

-Bonsoir, dit-elle à la jeune femme qui se tenait devant chez elle, et bienvenue dans mon appartement.

Kate avait trouvé la dernière nuit passée dans son hôtel du bord de l'autoroute, assez inssuportable. Alors vers quatres heures du matin, après une heure de sommeil agité, elle se leva et vérifia une dernière fois qu'elle avait sa valise, son sac et son matériel de peinture.

Elle avait payé ce qu'elle devait au grincheux qui tenait les lieux et ce dernier, un vampire solitaire et râleur, lui tint la jambe pendant une bonne heure.

La brune se demandait sérieusement si elle n'allait pas lui faire avaler ses immondes bibelots dont il lui rabattait les oreilles, mais elle fut sauvée par l'arrivée de clients.

La jeune vampire avait donc passé le reste de la journée, assise au fond d'un bar sombre avec ses bagages.

Trouvant le temps terriblement long et ayant terminé sa dernière critique,assise à sa table, elle quitta l'endroit et se dirigea chez Beth. Cette propositions de cohabitation tombait au mieux, même si elle allait poser de petits soucis...

Un peu en avance donc, elle sonna chez la journaliste qui vient lui ouvrir avec chaleur.Examinant l'appartement elle dit, souriante:
-C'est joli ici, mais j'espère que mon matériel ne va pas déranger...

En effet le chevalet et les toiles prenaient un peu de place...

"Si c'était le seul ennui de cette vie à deux..." songea la new yorkaise, qui se demandait comment faire pour se nourrir...

Beth aida la jeune femme a déposer son matériel dans un coin du salon en attendant de trouver mieux.

-Ne vous en faites pas, un peu de désordre ne fait jamais de mal, et puis j'aurai l'impression de vivre comme une artiste, alors que mes talents s'arrêtent dès le simple petit dessin, lui dit elle en riant.

Elle fit rapidement visiter son appartement à Kate en lui montrant où elle pourrait laisser ses affaires.
La journaliste lui avait libéré une penderie et installé une commode supplémentaire dans le salon pour que la jeune femme ait un peu d'intimité, malgré la taille raisonnable de l'appartement.

-Je vais me préparer un thé pendant que vous faites un petit tour, vous voulez quelque chose? demanda la journaliste.

Elle sentait que Kate était pensive et elle voulait lui laisser quelques instants pour trouver ses marques.
Elles auraient ensuite tout le temps de discuter et d'apprendre à se connaître mais elle ne voulait surtout pas la brusquer alors qu'elle la sentait toujours fragile et en souci.

Kate joignit son rire à celui de la journaliste et dit:
-Je suis sûre que vous ne dessinez pas si mal que ça...

Pendant la courte visite de l'appartement, elle remarqua que Beth avait prévu de petits changement pour qu'elle se sente à l'aise et cela renforça la certitude qu'elle avait à propos de la gentillesse de la blonde.

Un thé... Elle avait aimé ça et en prendre avec sa mère en rentrant du lycée... Ce temps semblait si loin désormais... Elle répondit avec un sourire bien triste:
-Ca ira merci, je vais installer mes affaires...

Pendant que Beth se dirigea vers la cuisine, elle ouvrit sa valise et en sortit quelques effet: vêtements, accessoires, photos... D'ailleurs elle se perdit un moment dans la contemplation d'une image la représentant avec ses parents, alors qu'elle avait à peine onze ans...

La jeune vampire entendit la jeune femme revenir et posa le cliché, essayant de se sortir de ses souvenirs et de réfléchir à comment dissimuler son état... Difficile de cacher un secret d'une telle ampleur à une journaliste curieuse...

-Ce sont vos parents?

Beth avait remarqué le cliché posé sur la table et elle n'avait pû s'empêcher de poser la question.
Au regard triste de la jeune fille, elle le regretta cependant aussitôt...

-Excusez-moi, je ne voulais pas vous poser de question indiscrète...vous n'êtes pas obligée d'y répondre.

Elle s'installa sur le canapé et invita Kate à faire de même.
La journaliste ne voulait pas mettre la brune mal à l'aise mais elle sentait qu'elle cachait des choses et se dit qu'il valait peut-être mieux jouer franc-jeu dès le début, sa relation avec Mick ne le lui avait que trop appris...

-Ecoutez... Je voudrais seulement vous dire que si vous avez besoin de parler, je suis là. Je ne sais pas dans quelles circonstances vous êtes arrivée à LA et je ne le saurai que si vous jugez bon de me le dire, mais vous êtes ici en terrain neutre alors je vous en prie, ne vous gênez en rien et sentez vous libre de faire et de vivre comme bon vous semble.

-Rien de ce que vous pourrez faire ne me choquera, vraiment, répéta-t-elle en écho à leur première rencontre.

Beth avait peur que la confiance et la sympathie qui étaient apparues dès le premier instant disparaissent aussi, tout en parlant, elle avait attrapé la main de Kate et l'avait serrée en souriant, comme pour la convaincre de sa bonne foi.

-Tout le monde a des secrets... Tant qu'ils ne sont pas trop lourds, on peut vivre avec, mais je crois qu'il ne faut pas se laisser submerger...

Elle avait dit ça avec douceur, elle ne voulait pas pousser Kate à la confidence, juste faire en sorte qu'elle se sente bien et sans doute apaiser son propre mal-être.

A la question de Beth, le regard de la jeune vampire se voila... Après les excuses de la jeune femme et en s'asseyant sur le canapé, elle répondit:
-Ce n'est rien et puis, on va habitait ensemble, vous avez le droit de posr des questions... Et oui ce sont bien mes parents, mais ils ont été victimes d'un accident de voiture..."

Ce souvenir douleureux n'était pas le pire. Non, le pire c'était après, les années qu'elle avait perdues à se morfondre et à penser...

Assise aurpès de la journaliste, elle laissa cette dernière lui parler. Elle avait certainement raison, la brune avait sans doute besoin de parler à quelqu'un... Desmond avait était son confident, mais il lui avait fait trop de mal... Et ce mal là, personne n'en avait entendu parler...

Mais d'un autre côté, Beth était une humaine et elle ne voulait pas l'effrayer en se révélant, de plus elle ne la connaissait pas assez pour ça.Alors même si elle lui parlait, la blonde ne saisirait pas toute l'ampleur de son malheur...

Pourtant, elle décida de se confier, à mots couverts à la jeune humaine... peut-être était-ce parcequ'elle avait la nette impression qu'elle n'était pas la seule à avoir des souvenirs encombrants. Alors elle dit,serrant la main de Beth:
-Déjà on pourrait commencer par se tutoyer...

Sans attendre elle continua:
-Pour être honnête, j'ai fuis New-York... J'ai vécu des choses difficiles là-bas: la mort de mes parents,puis une période de dépression où j'ai fais des choses que je n'aurai pas dûes...

"Comme tomber amoureuse d'un vampire qui m'a changé..." se dit-elle avant de poursuivre:
-J'ai connu une histoire difficile avec un homme plus âgé,alors j'ai décidé qu'à la fin de mes études je m'en irai et comme L.A est une des villes les plus éloignées de N.Y... me voilà...

Avec l'impression d'avoirs les épaules moins lourdes, Kate regarda la journaliste dans les yeux et demanda:
-Et toi? Ton histoire ne me semble pas plus joyeuse que la mienne...

En effet, la jeune vampire avait remarquait le regard triste de Beth... Le même que le sien...

Beth était touchée de la confiance que lui témoignait Kate.

-Je suis vraiment désolée pour tout ça, pour vos, tes parents...
J'imagine que ça a dû être extrêmement difficile.
Il a dû te falloir beaucoup de courage lui glissa-t-elle dans un sourire.

-Mais je crois que tu as bien fait de venir ici, une nouvelle ville, une nouvelle vie... Tout va bien se passer j'en suis persuadée.

Beth se voulait rassurante.
La fragilité de Kate se révélait à elle mais il y avait également quelque chose de très déterminé dans la jeune femme, comme si ses expériences lui avaient donné une force et un courage inébranlables, malgré tout.

La journaliste l'envia pendant un moment mais se rendit compte que c'était aussi cette différence entre elles qui les rapprochaient.
Et lorsque Kate mentionna son "histoire difficile avec un homme plus âgé" Beth comprit également pourquoi elle s'était retrouvée en Kate.

-Je crois qu'aucune histoire n'est vraiment gaie dit-elle en réponse à la question de Kate.

-Mon histoire n'est sans doute pas plus triste que la tienne, elle est simplement différente.

Beth ne savait pas vraiment comment présenter les choses sans mentionner le mot "vampire" et elle ne pouvait rien dire de son passé sans parler du kidnapping ou de son mystérieux sauveur... Et la journaliste n'était certainement pas prête à parler de Coraline.

-Disons que mon passé me joue des tours et que j'ai parfois l'impression de vivre dans un monde à part...

"Et puis il y a Mick..."

-Il y a aussi un homme dans mon histoire, deux en fait, mais l'un d'eux vient de mourir... Mon petit ami Josh... et la situation est un peu compliquée avec l'autre.

Elle n'avait pas très envie de remuer sa relation avec le vampire pour l'instant et elle coupa court à la conversation :

-Mais je pense que nous aurons l'occasion de reparler de tout ça, c'est encore trop frais pour le moment...
Par contre, tu peux peut-être m'en dire plus sur ton emploi de temps, ce sera certainement plus facile pour s'organiser?

Les paroles rassurantes de la journaliste touchèrent plus Kate qu'elle ne l'aurait crut... Elle eut un petit sourire et répondit:
-Merci... Et j'ai bien fais de partir... De toute manière je n'avais pas vraiment le choix...

"Ou plutôt si je l'avais, mais c'était soit fuir, soit supporter encore tout ça, chaque jour..." se dit la jeune vampire.

La brune ne savait pas ce qui l'avait poussé à se confier de la sorte à la jeune femme. Elle dégageait quelquechose que la peintre n'avait jamais vu auparavant... Elle lui rappelait un peu une fille qu'elle avait connu, il y a longtemps... Fragile, curieuse, gentille...

En entendant l'humaine racontait son histoire, Kate vit ce qui les rapprochait... Elles avaient toutes les deux traverser des choses dures, différentes mais tout aussi intenses.

La différence principale était que l'histoire de la blonde était toute récente, fraîche dans sa mémoire et c'était une blessure encore à vif.

Après avoir serré la main de Beth, la jeune vampire dit:
-Je sais que c'est dur de perdre quelqu'un. Je suis vraiment désolée pour toi... Mais surtout ne laisse personne t'aveugler...

Cette dernière phrase pouvait avoir de multiples sens et interprétations possibles, mais ici elle signifiait assez clairement qu'il ne fallait pas se jeter à la tête de ce qui ressemble au bonheur...

Elle regarda la journaliste et répondit:
-Oui ça va nous faire déprimer ces histoires!

Elle eut un léger rire, essayant de détendre l'atmosphère. Elle revint ensuite au sujet initial:
-Et bien en général mon magazine me dit que tel film est à telle heure ou m'envoie tel livre et j'ai un certain temps pour faire la critique.
Pour mes peintures et bien les gens m'appellent sur mon portable et me donne leur indications, leurs idées...

Son métier offrait une assea grande liberté, surtout dans la manière de faire. ce qui comptait c'était le résultat. Elle reprit:
-Mais je ne travaille dans aucun endroit précis et des fois, je sors la nuit... Pour trouver l'inspiration...

"Quel pieux mensonge!" se dit la brune. L'ombre d'un sourire passa sur son visage et elle attendit de voir si ça convenait à Beth.

Beth réfléchissait aux paroles de Kate... ne pas se laisser aveugler.

Etait-ce cela qu'elle avait fait avec Mick? Est ce qu'elle s'était laissée emporter par ce qu'elle éprouvait pour cet homme et l'attrait de ce nouveau monde qu'il lui avait fait découvrir? N'avait-elle pas commis une erreur en se donnant corps et âme à cette nouvelle vie, à cette nouvelle relation, au détriment de la vraie vie et d'une vraie relation, au détriment de Josh?

Bien sûr elle avait des doutes sur ce qu'il restait de son amour pour Josh après sa rencontre avec Mick, mais la jeune femme se demandait s'il n'avait pas été plus facile de se lancer dans une relation impossible, idéale et idéalisée plutôt que de faire face à la réalité et d'affronter ses démons.

La journaliste soupira et tout en souriant tristement à Kate, elle se dit qu'après tout elle n'était peut-être pas si naïve puisque, à contre-coeur, elle avait depuis la veille cessé de penser à tout espoir de relation avec le vampire.

Cette idée lui était profondément douloureuse, bien plus que la perte de Josh et elle savait qu'un jour, il lui faudrait se confier à Kate.
A peine arrivée, sa présence était déjà tellement apaisante et la tristesse de la jeune femme n'avait d'égale que son expérience et sa compréhension.

En reprenant le fil de la conversation, elle se rendit compte que la cohabitation s'annonçait plutôt facile.

-J'ai aussi tendance à travailler la nuit mais je crois qu'en ce moment je vais ralentir un peu... J'ai une grosse affaire qui s'annonce mais j'espère pouvoir la régler rapidement.

En disant cela, Beth se signifiait à elle même qu'elle préférait éviter Mick pour le moment...et donc de travailler la nuit.

"Je pourrai l'éviter mais se sera plus simple de travailler de jour, sauf si la situation l'exige vraiment..."

-Tu as l'air d'avoir une grande liberté dans ton travail, ça doit être plutôt agréable...
En tout cas je crois que nous n'allons pas nous gêner, plutôt nous croiser!

Elle contempla la jeune femme qui lui souriait et ajouta :
-Il faudra tout de même s'aménager des petits moments pour discuter, boire du bon vin et regarder un film romantique à pleurer!

Beth était rassurée, elle avait craint pendant un moment que Kate ne se sente pas la bienvenue mais la facilité avec laquelle elles venaient de se confier l'une à l'autre ne semblait présager que des bonnes choses, même s'il était évident qu'elles avaient encore beaucoup à apprendre l'une sur l'autre...

Kate regretta un peu ce qu'elle avait dit... La journaliste paraissait encore plus tracassée et tourmentée maintenant qu'elle avait parlé que quand elle était rentré.

Le soupir et le sourire triste de la jeune femme confirmèrent ses doutes...
"Ce serait tellement plus simple si tu te taisais des fois ma grande!"
songea la brune.

Beth sembla retrouver le fil de la discussion et prit la parole. Et la jeune vampire apprit que la blonde avait elle aussi des tendances nocturnes... La différence majeure était quand même le fait que l'une était une humaine, préférant le calme et l'autre un vampire, ne supportant que mal le jour...
" Enfin j'aimais sortir la nuit quand j'étais humaine... Une sale habitude en fait" se dit-elle.

Elle regarda Beth un instant, oui la liberté... Quelle belle idée... Elle répondit, pour ne pas divaguer dans ses pensées:
-Oui en effet... De toute manière je n'aurai pas pu supporter de travailler comme ça et pas autrement.

Là n'était pas l'unique raison à son choix de carrière mais c'en était une bonne tout de même.

La proposition que fit ensuite la journaliste lui parut extrénement tentante... Boire du vin et regarder des films à l'eau de rose... Des plaisirs typiquement humains qu'elle n'avait pas eu depuis des lustres... Alors, souriante, elle répondit:
-Oui très bonne idée, il faudra juste penser aux mouchoirs!

La jeune femme permettait à Kate de conserver une certaine humanité, de continuer à vivre plus ou moins normalement...

Beth avait retrouvé le sourire.
Malgré les zones d'ombres que les deux jeunes femmes conservaient l'une pour l'autre, elles avaient beaucoup de points communs et plus à s'apporter qu'elles ne l'auraient d'abord pensé.

La journaliste se leva pour déposer sa tasse de thé dans l'évier, elle se retourna vers Kate et décida d'engager la conversation sur un sujet plus gai.

Il commençait à faire tard et Beth sentait la fatigue tomber, fatigue plus nerveuse qu'autre chose d'ailleurs, mais elle avait envie de finir leur soirée sur une note positive puisque sa semaine et ses nuits à venir s'annonçaient particulièrement chargées avec l'affaire qu'elle venait de prendre.

-Des mouchoirs, oui, il va nous en falloir...
Mais je me demandais... En tant que critique tu dois quand même rencontrer de tout et du n'importe quoi. Comment fais tu pour garder ton sérieux devant certains tableaux et même certains artistes ? Je crois que je n'y arriverai pas, je serais trop franche...

Beth n'avait pas eu l'occasion de discuter d'autres choses que de vampires et de meurtres depuis longtemps, même avec Josh le travail finissait par ressortir, aussi la jeune femme retourna s'installer auprès de Kate pour profiter de ce moment si confortablement dans les normes...

Kate était heureuse d'avoir accepté de vivre avec la journaliste. Cela faisait très longtemps qu'elle n'avait tout simplement pas accorder sa confiance aux gens et qu'elle s'était éloigné de l'adolescente épanouie et sociable qu'elle avait un jour était...

La jeune vampire avait l'impression de revenir des années en arrière, avant que tout tourne mal, avant la mort de ses parents, avant les vampires... A l'époque où elle était vive et joyeuse. L'enfant qui someillait encore en elle était aux anges.

Bien sûr, la jeune femme méfiante qu'elle avait été obligée de devenir conservait une part de recul part rapport à Beth. Mais dans l'ensemble, la blonde lui plaisait. Elle avait un je-ne-sais-quoi qui la rendait sympathique...

Après s'êtré éloignée un instant, Beth revint et se mit à lui parler de son métier. La brune eut un petit rire. C'est vrai qu'elle en voyait des choses et des gens! Elle répondit, souriante:
-C'est vrai qu'il y a des tableaux, mais surtout des films en fait, qui mérite qu'on en regarde 10 minutes pour réaliser comme c'est mauvais!

"Et les navets ça pousse comme la mauvaise graine" songea-t-elle avant de reprendre:
-Mais tu sais, je suis très franche dans mes critiques, si je dis que c'est mauvais j'explique pourquoi. Bien sûr des fois les artistes le prennent mal, mais je ne m'en fais pas pour eux.

"Les fils à papa font de parfait râleurs égocentriques" se dit la jeune vampire. Puis elle finit:
-Pour ce qui est du sérieux, quand c'est du cinéma ça va tu peux te moquer mais quand tu rencontres les gens... Mais je passe plus de temps à aller au ciné et au thèâtre gratuitement que rencontrer d'autres artistes.

Elle précisa ensuite:
-Critique ce n'est pas ce que je fais le plus, je peins en général. Mais ton métier est passionant aussi, non?

La brune se dit qu'elle aurait aimait le journalisme si elle n'était pas tombée dans la peinture...

"Passionnant, oui..." se dit Beth.
"Mais encore plus maintenant que Mick St. John a fait son entrée dans ma vie... Enfin, qu'il est officiellement entré dans ma vie..." rectifia mentalement la jeune femme.

Parler de son métier n'était pas une chose dont elle avait l'habitude.
D'ordinaire, lorsqu'elle mentionnait Buzzwire et ses enquêtes, elle devait faire face aux critiques et défendre ce que tout le monde considérait comme de la presse à scandales, sans grand intérêt journalistique.

Pourtant avec le recul, travailler pour Buzzwire était une des meilleures choses qui lui soient arrivées dans sa vie.
Elle avait beaucoup appris depuis ces derniers mois et avait gagné de la confiance en elle en tant que journaliste et enquêtrice.

-C'est un métier vraiment intéressant, c'est vrai, et je crois que je n'étais faite pour aucun autre...
Mais il faut aussi beaucoup savoir mettre sa vie personnelle entre parenthèses et c'est le plus compliqué.

"Ou alors sortir avec quelqu'un du métier, un détective par exemple, tout vampire qu'il soit..." pensa Beth.

-Quand je travaille sur une affaire, je n'ai souvent du temps pour rien d'autre et même lorsqu'on travaille en équipe c'est toujours délicat...
Enfin, je finirai peut-être rédactrice en chef d'un magazine sur la vie passionnante des pigeons de LA quand j'en aurai marre de courir partout.
Mais ça m'étonnerai, j'aime trop fouiner partout! ajouta-t-elle en riant.

-Et donc tu peins... J'aimerais beaucoup voir ce que tu fais.
Et puis peut-être que tu pourrais faire un tableau de moi grandeur nature, je suis sûre que ça rendrait très bien dans cet appartement dit la journaliste avec un sourire amusé.

Le visage de Josef traversa son esprit.
Il avait l'air de s'y connaître en oeuvres d'art. Après tout, au bout de plusieurs siècles, il avait eû le temps de se faire une opinion solide.

-Tu sais, je connais peut-être quelqu'un qui pourrait t'aider à te faire connaître à LA.
C'est l'ami d'un ami et disons... qu'il a beaucoup d'expérience.
Je pourrai peut-être te le présenter si ça te dit?

Beth imaginait déjà la rencontre et elle se demandait ce qu'ils penseraient l'un de l'autre.
Ils étaient très différents mais la jeune femme pensait que le style de Kate, à tous les points de vue, plairait à Josef.
Après tout, il semblait, lui aussi, avoir un faible pour les humaines...

La jeune vampire écouta la journaliste avec attention, elle semblait vraiement passionée par son métier, comme si elle vivait pour.

Le journalisme d'investigation était une vocation pour la blonde, ça se sentait à sa manière d'en parler. Mais quand elle parla de "mettre sa vie personelle entre parenthéses" Kate comprit que la jeune femme s'impliquait avec passion dans ses affaires et que quelque chose avait dû se produire... Ou alors il y avait un homme la dessous...Ce qui après tout semblait plus plausible...

Beth rammena le sujet à la peinture et la brune sourit avant de répondre:
-Oui bien sûr, je te montrerai des tableaux ou des dessins.

Elle entra dans le jeu de sa colocataire et, avec un sourire un coin, ajouta:
-Et on pourrait mettre ce portait de toi dans l'entrée, ça rendrait bien.

L'ami d'un ami avec beaucoup d'expérience? Tiens, c'était bien vague tout ça... Mais, comme il fallait qu'elle puisse mettre ses oeuvres et ses coordonées dans plus de galleries, elle répondit:
-Oui, ce serait chouette. Qui est-ce?

La curiosité de la jeune vampire était piquée à vif, qui pouvait bien avoir suffisament d'influence pour faire connaître ses dessins? Elle regarda Beth et reprit:
-J'ai une ou bricoles, que tu pourrais lui donner. Attends je vais te les chercher.

La brune se leva, ouvrit une grande pochette et en sortit une aquarelle représentant un parc désert, avec le clair de lune. Après avoir farfouillé un instant, elle sortit également une représentation de L.A au fusain.

Elle retourna au près de la journaliste, lui les tendit et dit:
-Les autres ne sont pas supers, mais ceux-là ça va.

"C'est pas les meilleurs non plus" songea-t-elle.

Beth avait très envie de découvrir les dessins de Kate.
Elle se demandait quel style avait la jeune femme et dès le premier coup d'oeil, elle se trouva plongée dans un univers poétique, beau et triste à la fois.

-Ca te ressemble tant...
C'est vrai, je ne savais pas à quoi m'attendre mais j'aurais du m'en douter, reprit la journaliste en prenant les dessins dans ses mains.

-Je suis sûre que ça va lui plaire.

Beth réalisa qu'elle n'avait pas répondu à la question de la jeune femme à propos de Josef.

"Qui est ce? Je me demande si quelqu'un le sait seulement..."

Présenter Josef n'était pas chose facile, surtout si l'on ne voulait pas entrer dans les détails, aussi Beth se contenta d'elle du strict minimum.
La journaliste n'avait pas envie de mentir à Kate, ni de la mettre dans une position désagréable en lui faisant découvrir une réalité qui pouvait devenir effrayante.

"Après tout, elle aura bien le temps d'apprendre la vérité si elle le désire. Juste surveiller que ça n'aille pas trop loin."

-C'est un businessman très connu, ici, à Los Angeles.
Il possède pas mal d'immeubles, de boites de nuit et c'est un touche à tout.
J'ai cru comprendre qu'il s'intéressait beaucoup à l'art et qu'il s'y connaissait pas mal.

Beth se leva en disant cela et elle se dirigea vers la chambre tout en continuant à parler à la jeune femme :

-Il doit me rester une de ses cartes quelque part...
Tiens en voilà une!

La journaliste revint au salon en agitant le morceau de papier.
Elle se rassit aux côtés de Kate et le lui tendit.

-Il s'appelle Josef Konstantine.

Kate fut touchée par les compliments de Beth sur ses dessins. En général, elle préférait éviter de savoir ce que les gens pensaient de ce qu'elle faisait. Les gens s'attendaient à beaucoup, venant d'une critique, surtout une critique nette et franche comme la brune.

Elle eut un sourire pour la journaliste et la remercia. Puis la jeune vampire remarqua qu'elle semblait un peu pensive avant de lui expliquer qui était l'homme.

"Un bunisness man? Oh génial" se dit-elle. Kate avait un peu de mal avec les gens fortunées qui se prennent pour le nombril du monde en aimant l'art...

Puis Beth se leva, pour aller chercher la carte de ce requin. Elle la lui tendit et dit son nom.

La brune eut un petit soupir,refusa le petit carton d'un signe de la main et fouilla dans son sac à man. Elle en sortit une carte identique et expliqua:
-Je l'ai rencontré, enfin croisé plutôt à Griffin Park, un peu après t'avoir quitté.

"Les vampires me poursuivent! C'est pas possible, avec tout les business man de L.A, il fallait que je tombe sur ce drageur en Ferrari!" songea la jeune vampire, exaspérée.

Elle hésita un instant puis confia ses doutes à la blonde:
-Et le peu que j'en ai vu ne m'inspire pas confiance.

"Je ne vais pas dire: et en plus c'est un vampire et ça me rappelle de mauvais souvenirs" se dit-elle.

Elle se demanda ce que Beth en pensait...

La réaction de Kate n'étonna pas Beth.
Bien sûr, elle ne s'attendait pas à ce que la jeune femme ait déjà rencontré Josef mais elle ne pouvait pas contredire la peintre sur sa première impression du vampire.

"C'est vrai qu'il n'inspire pas vraiment la confiance dès le premier abord..."

Mais les circonstances de la rencontre de Beth avec Josef étaient particulières, susurrer des mots doux au téléphone en prétendant être un call-girl devant trois hommes très très attentifs n'étant certainement pas le meilleur moyen de se faire une opinion...

La journaliste se demandait cependant ce que Josef avait pû faire pour provoquer une telle réaction négative chez quelqu'un.

-Je reconnais qu'il peut être très... disons particulier.
Et même si je ne le connais pas bien personnellement, j'ai confiance en lui et en les personnes qui l'entourent.

"Enfin, au moins dans une..."

-Il a ce côté très rustre, très LA en fait...mais c'est quelqu'un de bien, je t'assure dit Beth en souriant.

-Je ne veux pas te forcer la main ou quoi que ce soit mais je pense que tu devrais vraiment accepter de le rencontrer.
Et je me demande ce qu'il a bien pû faire ou dire pour que tu sois aussi catégorique ajouta la jeune femme en riant.

Elle essayait de percer les pensées de Kate, en bonne journaliste qu'elle était, mais elle n'arrivait pas à savoir ce qui dérangeait la jeune femme, le côté arrogant et sûr de soi ou bien le côté vampire qu'elle aurait senti d'une manière ou d'une autre et qui, inévitablement, jouait beaucoup dans la personnalité de Josef...

Beth semblait avoir une opinion assez favorable du vampire. D'après elle, malgré ses mauavais côté c'était une personne de confiance. Mais elle avait surtout dit qu'elle avait confiance en les amis du business man...

Les amis de mes amis sont mes amis... Cette maxime, Kate l'avait trop appliqué par le passé. Même si l'opinion des gens qu'elle appréciait était importante dans le jugement qu'elle se faisait, la brune préférait voir d'elle-même. Et ce qu'elle savait de ce Konstantin ne lui plaisait guère.

La jeune vampire saisit aussi l'allusion, qui montrait le côté très "journalistique" de sa colocataire. Beth était curieuse de savaoir d'où lui venait cette impression, et bien, elle allait le savoir.

La jeune vampire répondit donc:
-Pour commencer il a faillit m'écraser avec son immonde Ferrari qui crie "regardez-moi je suis riche et beau".

Elle eut un léger rire, plus ironique qu'autre chose et reprit:
-Et puis je n'aime pas la façon dont il m'a fait du rentre-dedans.

C'était on ne peut plus clair. Mais pour une raison qu'elle ne comprit pas elle ajouta:
-En plus, il a un petit quelque chose qui me le rend anthipatique... Sûrement parceque mon ancien petit ami l'avait aussi...

"Vas-y dis lui je suis un vampire tant que tu y es!" se dit soudainement la brune. Mais elle se calma très vite, la journaliste ne saisirait pas l'allusion... Du moins l'éspérait-elle. La jeune vampire termina en disant:
-Mais j'accepte de le voir et de lui montrer des dessins. Il peut m'être utile...

Sa dernière phrase pouvait être très mal interprétée, mais de toute façon, elle ne voulait pas voir ce type, enfin ce vampire, pour autre chose que le travail.

"Hum, 'Je suis riche et beau', et il le sait, pas de doute, ne manque que le 'Je suis un vampire'..."

Beth connaissait peu Josef mais elle n'était pas insensible à son charme et elle savait très bien que ce côté arrogant, si agaçant au début, devenait peu à peu terriblement séduisant lorsque le vampire laissait sa carapace se briser.

La journaliste décida d'apaiser quelque peu Kate, qui semblait très échauffée de sa rencontre avec Josef.

-Josef Konstantine n'est peut-être pas l'homme le plus gentleman de LA mais crois-moi, il gagne à être connu.

Beth haussa cependant les sourcils.
Elle avait relevé la remarque de la peintre à propos de son ancien petit ami et se demanda s'il était possible que la jeune femme ait cotoyé un immortel sans le savoir...
Mais l'idée d'un vampire de plus dans sa vie la décontenançait, surtout s'il avait un lien avec Kate.

Beth n'avait beau la connaître que depuis deux jours, elle avait l'impression que leur lien grandissait d'heure en heure et elle se sentait très protectrice envers elle, comme si elle devait lui épargner les horreurs de LA.

-Il te sera utile, je n'en doute pas, répondit-elle à la dernière phrase de la jeune peintre.
Je pense que le rencontrer pour tes dessins est un bon début, tu pourras toujours pousser plus loin si le coeur t'en dit, mais rien ne t'y oblige...

La journaliste avait pourtant l'impression que Kate et Josef étaient unis par quelque chose et que leur rencontre allait provoquer de grands changements dans leurs vies respectives.
Beth ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'elle faisait le bon choix en décidant de les présenter.

-Je m'occuperai de ça demain...Il est possible que je le croise, une affaire que je suis en ce moment...
Je pourrais lui proposer de passer ici, ou nous pouvons convenir d'un rendez-vous dans ses bureaux, à toi de me dire ce que tu trouves le plus "professionnel"...

Kate remarqua la façon que Beth avait de prendre la défense de Konstentin... Et le petit moment de réfléxion qu'elle avait eu avant de répondre confirma ses doutes...

Ce pouvait-il que quelqu'un d'aussi franc et simple que la journaliste, ne reste pas insensible au pseudo charme du vampire? Après tout pourquoi pas... Mais la blonde semblait avoir une certaine distance par rapport à lui, elle ne devait pas en être amoureuse...

La jeune vampire remarqua ensuite le haussement de sourcils de sa colocataire. Elle avait dû interpréter son allusion d'une manière ou d'une autre... Peut-être avait-elle même... Non il était impossible qu'elle connaisse l'existence des vampires... Quoique, journaliste fouineuse qu'elle était... Enfin, elle ne savait rien de l'état de Kate, c'était déjà une bonne chose.

La réponse de Beth, entraîna un léger mouvement de recul. Elle répondit, un petit plus froidement qu'elle ne l'aurait voulut:
-Je le rencontrerai pour mes dessins, uniquement.

"Le vampire, j'ai déjà donnée, merci bien!" songea-t-elle. Mais elle s'en voulut un peu d'avoir des à priori et de s'être montrée si peu encourageante dans sa dernière phrase.

A la question dissimulée de la jeune femme, elle répondit:
-Je préférai un rendez-vous dans ses locaux... C'est plus professionnel en effet. Et je ne veux pas que mon travail empiéte sur ta vie, ni la mienne d'ailleurs.

C'était vrai, la blonde lui offrait l'hospitalité, elle n'allait pas en plus l'obliger à reçevoir un homme d'affaires pour son travail à elle...

Kate avait vraiment l'air réticente à l'idée de rencontrer Josef et la journaliste se demanda une fois de plus pourquoi.
Elle était maintenant sûre que cela dépassait la simple mauvaise première impression et elle se promit de découvrir la véritable raison, mais pas ce soir. Elle sentait qu'elle ne ferait que braquer la jeune femme si elle continuait et jugea plus sage d'attendre de mieux la connaître.

-Comme tu voudras. Mais tu sais, ma vie professionnelle empiète déjà largement sur la personnelle donc ne t'en fais pas trop... répondit elle à Kate.

-J'ai une journée plutôt chargée demain, ajouta-elle dans un soupir, donc si tu n'y vois pas d'inconvénient je crois que je vais t'abandonner pour ce soir...

Beth se leva.
-Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite surtout pas, fais comme chez toi...
Je t'ai sorti deux-trois petits trucs dans la salle de bain et...

A vrai dire, Beth espérait qu'elle avait pensé à tout, elle savait que Kate ne se sentirait pas forcément à l'aise et elle s'était efforcée de faire en sorte que, matériellement tout au moins, tout soit parfait.
Elle se mordit la lèvre.

-Ca va aller ?

Kate eut un sourire quand la jounaliste mentionna sa vie personelle. Elle avait crut comprendre que quelque chose, ou plus exactement quelqu'un, troublait sa vie à cause de sa profession.

Beth s'excusa de devoir la laisser et expliqua ce qu'elle avait prévu. La jeune vampire eut un sourire compréhensif. Elle répondit, gentiment:
-Ne t'en fais pas pour moi, c'est déjà génial ce que tu as fait pour moi.

Elle ajouta, dans un mumure, après un regard pensif:
-Je suis plus habituée à me débrouiller toute seule alors merci.

La brune leva la tête vers sa colocataire et lui souhaita une bonne nuit, avant de se lever et de vider peu à peu sa valise et de ranger ses affaires dans l'armoire.

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