Révélations... [PV Beth]

Kate avait été assez débordée ses derniers temps, sur le plan professionnel comme personnel. L'exposition attaquait dans un peu plus d'une semaine et elle avait un million de choses à régler et à mettre au point.

Et en plus de tout cela venait s'ajouter Konstantin, qui lui tournait plus ou moins autour et qui, elle l'avait découvert dans un bar, était le meilleur ami d'un symphatique détective privé, qui conaissait Beth.

En fait son cercle restreint de conaissance était lié, et étroitement à son humble avis. Tous ces concours de circonstances faisait qu'elle pouvait réveler à son amie la vérité à son sujet. Non seulement elle pouvait mais elle le devait, si aucun des deux autres ne l'avait déjà fait...

Voilà quelques jours que la jeune peintre avait emmenagé à la résidence Sunshine pour de bon. Elle avait donc jugé que, un peu moins dépassée par les événement, elle devait parler à la journaliste. Elle l'avait donc appelé en lui disant qu'elle devait lui parler d'une chose importante.

La blonde avait semblé un peu soucieuse et lui avait promis de passer vers 19h. Et un dix minutes avant l'horaire prévu, la sonette de l'entrée retentit.

La jeune artiste se leva du fauteuil, éteignit la télévision et alla ouvrir. Sur le pas de la porte se tenait bien sûr son ancienne colocataire, avec cet air pressé et inquiet. La brune eut un sourire et dit:
- Entre, je t'en prie.

"Je vais attendre qu'elle me pose des questions, la conaissant ça ne devrait pas trop tarder" songea Kate. En effet, elle ne voulait pas tourner autour du pot, elle était trop franche pour ça.

En se dirigeant vers la résidence Sunshine Beth ne savait pas trop quoi penser du coup de fil de Kate.

Depuis quelque temps il lui semblait que tous les éléments de sa vie se trouvaient liés les uns aux autres et elle commençait à se dire que sa rencontre avec la peintre n'était pas anodine.

Bien sûr c'était elle qui avait déclenché le rendez-vous avec Josef et qui avait ensuite pris l'initiative de parler à Mick, mais l'intérêt particulier que les deux vampires lui avait porté laissait présager d'autre chose, une chose que Beth ne savait pas encore comment aborder.

Elle était un peu en avance mais pour la première fois depuis sa rencontre avec Kate, elle était stressée et avait envie d'en finir.
"Une chose importante" avait dit la jeune peintre...

En sortant de l'ascenseur, elle prit quelques secondes pour rassembler ses esprits, comme elle avait l'habitude de le faire en se rendant chez Mick, ou tout simplement lorsqu'elle était en souci.

Elle sonna et le visage de Kate apparu presque aussitôt.
Son ex-colocataire affichait un petit sourire que Beth lui rendit, un peu confuse de l'inquiétude qui devait se lire sur son visage.

Elle fit quelque pas dans l'appartement sans vraiment visiter, mais elle se sentit tout de suite à son aise. La touche de Kate imprégnait chaque pièce et Beth avait pris l'habitude de cette présence et de cette atmosphère rassurantes qu'elle dégageait.

-Waow, l'attente en valait le coup non? dit-elle en continuant de fureter un peu partout.

Elle remarque la tableau représentant le couple souriant. La ressemblance avec Kate était frappante.

-Ce sont tes parents? En tout cas c'est une très belle oeuvre, reconnut elle en se tournant vers l'artiste.

L'air soucieux de Kate la fit revenir à la réalité.
Elle se rapprocha d'elle et lui prit la main.

-Qu'est ce qui se passe, pourquoi était tu aussi pressée de me voir?

Beth était entrée et, de cet air curieux qui éclairait si bien son visage, fureta un peu dans l'appartement, sans vraiment visiter. Cette attitude était tout à fait typique de la journaliste et tira un sourire à Kate. Cependant son visage se voila à nouveau, quand elle se souvint de ce qui ammenait la jeune femme ici. Elle dit tout de même:
- Ravie que ça te plaise.

Quand la blonde évoqua le tableau de ses parents, la jeune peintre eut un sourire triste et répondit:
- Oui ce sont mes parents. J'ai fait ça il y a longtemps un peu avant qu'ils meurent.

Son ton était assez neutre, parler de ses parents ne lui était pas facile, mais ça l'était plus qu'à l'époque révolue de sa dépression. Son amie remarqua son air soucieux et s'approcha d'elle et lui prit la main. Le sourire de la jeune vampire se fit un plus franc et elle répondit:
- Parceque ce que j'ai à te dire est important et je veux te le dire en personne.

Elle guida son ancienne colocataire au salon et l'asseya dans un fauteuil. L'artiste fit un rapide détour par la cuisine et posa un verre et une bouteille de jus de fruits sur la table.
- Désolée je n'ai pas grand chose...

Mais comme Beth ne touchait pas au jus et la regardait gravemment elle reprit:
- Bon je vais en venir au fait...

" Je suis un vampire c'est tout de même trop direct comme entrée en matière" se dit la brune. Alors elle opta pour plus de diplomatie:
- Tu sais comme moi que tes amis Josef et Mick ont quelque chose de très particulier.

C'était plus facile que ce qu'on aurait put croire. le fait que son amie soit au courant de l'existence des vampires facilitait nettement les choses. Elle poursuivit:
- Et bien je suis comme eux, je suis un vampire.

L'expression de surprise sur le visage de la blonde était prévisible. La jeune peintre se demandait simplement si elle allait être véxée qu'elle ne l'ait pas avouer avant...

Beth avait l'impression d'être brutalement tirée d'un rêve.
Elle n'arrivait pas à croire que ces mots avait bel et bien franchi la bouche de Kate :

Je suis un vampire

Elle la regardait sans la voir tandis que toutes les pièces du puzzle se mettaient en place dans sa tête.

Cela expliquait beaucoup de choses: son aversion pour Josef, la réaction inquiète de Mick, les repas qu'elles ne partageaient jamais et surtout ce passé douloureux que les deux jeunes femmes n'avaient jamais abordé ensemble.

Elle comprenait aussi pourquoi Mick s'était confié aussi facilement à quelqu'un et semblait savoir autant de choses sur elle. Il n'avait pas agi en détective mais en vampire en quête de lui-même.

Beth remarqua alors que la peintre la regardait avec insistance.

"Quelle idiote je fais, elle va se demander pourquoi je ne réagis pas."

Elle se racla la gorge et prit sa voix la plus assurée.

-Ok... Euh, bon, ce n'est pas très original mais je t'avouerais que je ne sais pas trop quoi dire, dit-elle avec un sourire penaud.

-Je suppose que c'est une chose à laquelle j'aurais du m'attendre puisque les vampires ont envahi ma vie mais là...

Beth n'était pas vexée ou en colère, simplement surprise.
Une fois de plus elle se trouvait face à ce monde qu'elle avait pensé éviter avec Kate et elle se demandait comment leur relation allait évoluer maintenant ce secret révélé.

-C'est pour ça que tu as fui New York, c'est ça?

L'immobilité soudaine de Beth et son regard vide inquiètait la jeune vampire. Ce genre de réaction était innatendue face à ce qu'elle avait avoué, surtout venant de la vive journaliste.

Kate avait prévu qu'elle ait peur, qu'elle soit furieuse, véxée... Mais cette absence de réaction était encore plus destabilisante que de la colère. La jeune peintre regardait son amie avec insistance et cette dernière finit par réagir.

L'artiste était soulagée. Certes la blonde tombait un peu des nues, mais c'était normal, "je suis un vampire "c'était assez fracassant comme révélation.

Et la curiosité de son ex-colocataire finit par reprendre ses droits. Si la situation n'avait pas été aussi grave, la jeune brune en aurait rit. La jeune femme avait son métier dans la peau, elle ne pouvait pas s'empêcher de poser des questions.

Même face à un autre vampire, une fois le choc passé, c'était l'envie de savoir qui prenait le dessus sur les autres sentiments. Avec un petit sourire, Kate répondit:
- Oui c'est en effet étroitement lié à mon départ de N.Y...

"Mais s'il n'y avait eu que ça" songea la peintre. Mais cette non-réponse ne déclancherait qu'une avalanche de questions, alors elle reprit:
- Bien , maintenant que tu sais ça, je suppose que je vais devoir t'en dire plus.

Un sourire complice éclaira brièvement le visage de la jeune vampire, qui regardait Beth, se demandant quoi dire et quoi faire.

Beth avait posé sa dernière question sans réfléchir, par automatisme. Son métier lui jouait vraiment des tours et elle s'en rendit compte ce soir en remarquant le regard amusé de son amie.

Elle lui rendit son sourire, ouvrit la bouche comme pour parler puis se ravisa.

La jeune femme ne savait vraiment pas par où commencer et elle ne voulait pas que Kate la trouve indiscrète et encore moins la blesser.

Le passé de Kate à New York la tarabustait irrésistiblement mais elle préférait que la peintre l'aborde d'elle-même.
Elle décida alors de commencer avec le présent c'est à dire LA et ses vampires. Et deux d'entre eux en particulier...

-Tu as du te dire que je vivais entourée de vampires, dit-elle avec un hochement de tête.

-Je te présente Josef, puis tu rencontres Mick... Ca fait beaucoup de vampires pour une seule personne. Et attends, tu n'as pas encore rencontré les autres, souria-t-elle.

Elle profita de cet instant pour observer sa compagne.
Elle était si différente de Mick, en accord avec elle-même, penchant plutôt vers Josef par cet aspect là.

Mais tellement pleine de vie, et tellement naturelle.
Sa connaissance des vampires était encore mince, bien qu'elle se soit considérablement étoffée ces derniers temps, mais elle était presque capable de sentir cette différence qui existait entre les mortels et les immortels.
Et Kate n'avait vraiment pas le profil du vampire. Elle avait beau scruter et chercher, elle ne voyait qu'une jeune femme agréable et passionnée et l'amie qui s'en détachait.

Aux mots de son amie, Kate eut un semblant de petit rire. Oui, on pouvait dire que l'entourage de la jeune journaliste était assez... Et bien vampirique! Entre Josef, Mick et apparemment il y en avait d'autre, ça faisait du monde pour une seule femme! Et si en plus elle était au courant de ce qu'ils étaient. La brune répondit, avec un sourire:
- Oui le vampire c'est ton rayon!

Puis elle ajouta, plus sérieusement:
- Tu es une personne épatante Beth...

Devant le regard agréablement surpris de son ancienne colocataire, elle précisa sa pensée:
- Et bien oui, tu connais beaucoup de gens qui accepteraient de voir au moins trois amis vampire débarquer dans leur vie?

" Pas moi..." songea la jeune peintre, qui se demandait comme la blonde avait réagit, quand elle avait découvert que les méchant suceurs de sang des films d'horreur existaient vraiment...

Ca avait été un choc pour l'artiste. D'accord, elle avait vite accepté l'idée, mais quand elle était humaine elle aimait les événements étranges et puis elle allait mal quand elle avait appris ça...

Puis, la jeune brune reprit:
- Mais si tu connais tant de vampire, tu pourras étoffer mon carnet d'adresses!

Le sourire revint sur les lèvres de la jeune vampire. "Cette fille doit avoir un don" se dit elle. En effet, il était impossible de garder un air maussade bien longtemps.. .Et puis elle devait attirer les gens comme Kate...

Les remarques de son amie firent sourire Beth.
Il était en effet évident que les vampires faisaient partie intégrante de son monde et qu'elle avait presque autant d'amis mortels qu'immortels.

En entendant le compliment que Kate lui faisait, Beth rougit de plaisir.
Mais la jeune femme pensait qu'elle avait bien peu de mérite et que, sans son métier, elle n'aurait jamais été amenée à rencontrer de vampires, à rencontrer Mick en fait.
Et le détective était la raison principale qui l'avait poussée à se jeter avec délices dans ce monde mystérieux.

-Tu sais, quand on y réfléchit bien, les vampires sont des personnes normales... Avec des habitudes alimentaires un peu inhabituelles, une force étonnante et disons... une quantité d'anti-rides naturel présente dans le sang non négligeable, voilà tout! dit la journaliste en riant.

-Et puis les vampires me sont tombés dessus au hasard d'une enquête, je n'ai pas eu d'autre choix que de les accepter et comme je n'aime pas rester dans la peur de ce que je ne connais pas...

Beth réfléchit un instant. Son attitude vis à vis des vampires lui semblait tout à fait naturelle mais elle savait qu'il n'en était pas de même pour tout le monde et que, ce qui était plus grave, il n'en serait pas de même pour tout le monde si l'existence des vampires venait un jour à être découverte.

Elle se sentit à nouveau tiraillée par la curiosité et posa à Kate la question qui lui brûlait les lèvres :

-Et toi, comment as-tu appris l'existence des vampires?

Kate ne put s'empêcher d'éclater de rire à la remarqua de son amie sur les vampires. D'un côté, elle n'avait pas tort, les vampires pouvaient tout à fait passer pour des personnes normales et après tout, ils n'avaient rien des monstres des films d'horreur.

Cependant, la jeune brune savait que tous ne pensait pas comme elle, et n'avait pas la vison ironique et pleine de pétillant de Beth? certains s'enfermaient dans le regret de ce qu'ils ne pouvaient plus faire et se condamner pour l'éternité...

Alors comme ça, elle avait découvert les vampires lors d'une enquête... Soit la journaliste avait vraiment un flair hallucinant, soit elle était tombé sur un vampire peu discret. Parceque le secret de leur existence était capital, c'était la première chose que l'on enseignait. Mais certains humains savaient et ce n'est était pas plus mal.

La blonde posa alors une question qui semblait inévitable. la jeune peintre répondit, avec calme:
- J'avais dix-huit ans, je sortais d'une dépression, j'allai au bal de promo et j'étais folle amoureuse de ce type, plus vieux.

" En fait beaucoup plus que ce que je croyais..." songea la brune avant de reprendre:
- Ce soir là il m'a dit qu'il avait quelque chose à me montrer et une surprise à me faire. Je l'ai suivis dans ma naïveté et il m'a mordu puis m'a expliqué. Ca m'est tombé dessus, au sens propre.

Ce que la peintre ne disait pas, c'est combien elle avait trouvé ça dur les premiers temps, combien elle en avait voulu à desmond, combien elle l'avait aimé aussi. En effet il l'avait mordu pour passer l'éternité avec elle... Il lui avait offert l'immortalité...

Tout Homme a apeur de la faucheuse qui plane au dessus de la vie. Un vampire n'est pas totalement débarrassé de ça, il peut mourir. Mais les causes de sa mort son si limitées, qu'il sait qu'il vivra longtemps, très longtemps... Et il doit apprendre à l'accepter...

Beth avait écouté avec attention pendant que Kate se confiait à elle. Se confier, c'était beaucoup dire, mais c'était la première fois qu'elle parlait de son passé ouvertement, la connaissance de Beth de sa véritable nature aidant très certainement...

Le parallèle entre son histoire et celle de Mick était frappant. Tous les deux amoureux, tous les deux transformés sans savoir ce qui allait leur arriver.

A cet égard, le détective avait été très protecteur envers elle, refusant de la transformer ou même de lui montrer les bons côtés de l'existence des vampires, peut-être un peu trop mais elle lui en était reconnaissante car elle avait pu se former sa propre opinion.
Et Kate prenait maintenant le même chemin avec elle.

Elle posa un regard affectueux sur la jeune femme qui lui faisait face et prit conscience que sa rencontre allait être très bénéfique au vampire.
Elle comprenait maintenant d'ailleurs pourquoi il avait aussi facilement tissé des liens avec elle.

Mais Kate devait avoir cette force et ce don du pardon que Mick ne possédait pas.
Pour être aussi forte et combative aujourd'hui, elle avait du accepter sa transformation très tôt, ou son parrain avait trouvé le moyen de la guider de manière exceptionnelle et de lui montrer les avantages et les attraits de sa condition.

-Et ce "type plus vieux", qu'est-il devenu?
Parce qu'il me semble que tu n'es pas venue à LA accompagnée et je sais que les relations d'un vampire avec son parrain peuvent être compliquées, encore plus si les sentiments s'emmêlent...

Ce passage de la vie de son ancienne colocataire restait flou à ses yeux.
Il était évident qu'elle avait aimé cet homme, assez pour poursuivre sa route avec lui, même en ayant été transformée par lui.
La journaliste se demandait ce qui avait bien pu se passer pour qu'une telle alliance se brise.

Kate prit conscience du regard plein de sympathie que lui portait Beth et en fut touchée. Jusqu'ici, elle s'était demandé la raison de son attachement si rapide à la jeune femme.

C'était sans doute à cause de la sincérité qu'elle dégageait de son humour et de sa bonne humeur. La journaliste était pleine de vie et elle lui faisait pensr à la femme qu'elle aurait put devenir, si elle n'avait pas été vampire à la place. Qui sait...

Puis l'inévitable question, celle que tout le monde se devait de poser après ce qu'elle avait dit arriva. Et puis venant de la journaliste, il fallait que ça sorte. La brune eut donc un léger sourire et répondit:
- J'étais sûre que tu demanderais ça...

Puis elle reprit, plus sérieusement:
-Et bien à ce que je saches il vit toujours à New-York...

"Et je doute qu'il parte de si tôt..." songea la jeune peintre avant de poursuivre:
- Et puisque tu dois te demander ce qui m'a fait fuir...

C'était la première fois qu'elle confiait à quelqu'un les raisons de son départ. Et c'était plus simple avec Beth qu'avec n'importe qui:
- Tu sais, même si je m'acceptes maintenant, je me suis considérée comme un monstre pendant un temps. Et je lui en voulais de m'avoir changé en "ça".

L'artiste regarda son amie dans les yeux et continua:
- Et puis c'était le genre de type que tu adores mais avec qui tu ne peux pas vivre. Jaloux, imprévisible...

"Et c'est encore pire quand c'est un vampire..." Mais la jeune brune eut quand même un pâle sourire et dit:
- Mais vu qu'on fait des confidences... Parle moi un peu de ton vécu, de cet ami dans ton travail...

Bien sûr la jeune vampire avait ses petites idées, mais elle n'oserait pas dire ce qu'elle pensait à son ex-colocataire et attendrait de voir si ses pensées se confirmaient...

Beth se sentait soulagée et très flattée que Kate se confie enfin à elle. Elle sentait que cela lui coûtait et elle était d'autant plus touchée.

-Je trouve que tu as eu beaucoup de courage à la fois d'accepter ce que tu es devenue et surtout que ce soit lui qui t'ait transformée. Le seul exemple que j'ai du même cas a plutôt tourné à la catastrophe naturelle... reprit elle en soupirant.

-En tout cas, je pense que tu as réussi à faire ce que d'autres n'ont toujours pas surmonté.

Elle sourit à son amie, consciente qu'elle aussi attendait des réponses.

-Cet ami du travail... Je crois que c'est un peu comme toi... Le genre de type que tu adores mais avec lequel tu ne peux pas vivre. Pas pour les mêmes raisons mais le résultat est le même.

Elle soupira à nouveau et jeta un petit regard complice à Kate.

-Décidément, nos points communs se multiplient de jours en jours... Et nous avons définitivement des problèmes avec les hommes!

La journaliste réalisa qu'elle n'avait pas pû ouvertement parler de Mick. Kate se doutait sûrement qu'il s'agissait de lui mais leur rencontre au café rendait les aveux de la jeune femme plus difficiles.
Elle hésita une seconde puis finit par se lancer :

-Mais je crois que tu as déjà rencontré la personne dont je te parles...

Kate fit un petit sourire amusé à son amie et répondit:
- C'est fou comme les problèmes de coeur rapprochent les gens.

Puis, après avoir pris un air faussement songeur, elle reprit:
- Si ça se trouve on a été maudites parcequ'on s'est mal conduites dans une vie antèrieure.

La brune et la blonde échangèrent un petit rire, avant de repartir sur un sujet plus sérieux, mais qui méritait qu'on en discute.

Et puis la journaliste avait tourné autour du pot en parlant du vampire de ses rêves. Car il ne faisait nul doute que s'ils ne pouvaient pas s'aimer librement, c'était à cause de leur statut respectif...

D'ailleurs la jeune artiste avait son idée sur l'identité du vampire en question. Et cette dernière fut confirmée par les propos de Beth. Après un regard compréhensf, elle répondit:
- Je pense avoir une idée en effet...

Puis, comme la jeune vampire était franche et directe, elle ajouta:
- Bon ça ne sert à rien de faire semblant, de parler des lustres, on sait toutes les deux qu'il s'agit de Mick.

Le seul hic de cette belle histoire était son incapacité à fonctionner. Enfin à très long terme, leur histoire se terminerait forcèment mal...

Beth se sentait soulagée de voir que, même lorsqu'elles abordaient les sujets qui les préoccupaient le plus et les aspects sombres de leur vie, les deux jeunes femmes étaient toujours capables d'en rire et de se montrer franches l'une envers l'autre.

"Décidément, une amie vampire, ça devrait plutôt être agréable."

Beth réalisait que Kate lui offrait en fait la combinaison même de l'amie parfaite : une femme comme les autres, avec ses problèmes de coeur, et une vampire capable de l'orienter et de lui ouvrir les yeux sur des aspects du monde de la nuit que Mick n'osait pas aborder.

"Mick..."

La jeune femme avait légèrement trésailli en entendant la peintre prononcer son nom avec autant d'aisance, même s'il était évident qu'il ne pouvait s'agir que de lui.
Elle observa son amie, cherchant dans ses yeux un indice sur ce qu'elle pensait de cette relation qui, somme toute, n'en était pas une à proprement parler.

-C'était si évident que ça à deviner ? dit elle avec un petit rire nerveux.

En vérité, Beth redoutait le jugement de Kate et à voir le regard que son amie lui lançait, elle ne doutait pas que celui-ci n'allait pas tarder à tomber.

Kate eut un sourire à l'égard de son amie. Ce n'était pas évident, mais disons que ça se devinait tout de même. La jeune femme ne pouvait que tout ramener à son vampire et, vu l'attitude de Mick au bar, il en allait de même.

En effet, dès qu'il avait appris l'amitié de la vampire pour Beth, il avait posé des questions et s'était subitement très intéressé à ses réponses, surtout si elles mentionaient la blonde.

La jeune brune répondit donc:
- Evident ce serait peut-être éxagéré, mais ce n'est pas un secret très bien gardé...

L'artiste eut l'impression que la journaliste cherchait une opinion quelconque chez elle et poursuivit:
- Par contre, je me doute que ça doit être difficile comme relation...
Le seul exemple que la peintre avait d'une relation entre un vampire et une humaine était le sien et l'histoire avait fini sur sa transformation. Et comme elle ne voulait en aucun cas inquiétait son ancienne colocatiare, elle tint sa langue sur le sujet.

Cependant, Kate ne trouvait pas les mots pour rassurer la blonde... Elle fit tout de même une tentative:
- Ecoute je ne sais pas bien quoi te dire. C'est très beau l'amour, ça l'est toujours. Mais j'ai peur que ce soit compliqué. Bien sûr si vous entamez votre relation dès maintenant vous pourrez la vivre longtemps...

Le récit se faisait plus difficile. Parler de la mort à un être qui sait qu'elle viendra le chercher était bien plus dur que d'en parler à un immortel. Néanmoins, la jeune brune était d'une grande franchise et elle continua:
- Mais un jour tu vieillira et tu finiras par mourir... Mais pas Mick, lui il vivra bien après ta mort... Donc sur du long terme votre relation ne peut pas durer. Mais rien n'est éternel...

Beth la regardé d'un oeil sarcastique et l'artiste ajouta donc:
- Et bien oui, on peut théoriquement tuer un vampire... Ce n'est pas le propos, cela dit. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y pas de solutions pour que votre histoire ne finisse pas d'une façon assez triste.

Ces derniers mots étaient un mensonge. Et la jeune vampire le savait et ne le supportait pas. Elle ne mentait qu'en cas de force majeure et jamais à ses amis. Alors elle ajouta:
- Enfin il y a une, mais elle n'est pas profitable.

Bien sûr d'un point de vue de mortel, devenir un vampire, c'était très profitable. Et il y avait des bons côtés à leur statut, mais ce n'était pas ce que Beth avait besoin d'entendre...

Beth resta pensive en entendant les remarques de Kate.
Certes, la journaliste ne s'attendait pas à ce que son amie approuve ou même encourage sa relation avec Mick mais elle n'avait pas prévu une réaction aussi négative.

-Tu sais, je n'ai jamais été une grande fan de Roméo et Juliette. Les histoires d'amour impossibles, c'est pas mon truc. Et je ne crois pas être particulièrement maso non plus... dit-elle d'un ton sarcastique.

-Mais je crois que tu sais aussi bien que moi que certaines choses ne se contrôlent pas, surtout dans le domaine des sentiments, finit-elle avec ironie.

Jusqu'ici, Beth avait toujours pensé que ce qu'elle ressentait pour Mick suffirait à surmonter leurs différences mais l'attitude de Kate la poussait à revoir cette idée.

Elle se rappela les paroles de Lola sur le vieillissement et l'écart qui se creuserait entre elle et Mick lorsqu'elle commencerait à prendre de l'âge.
Elle se rappela aussi que ce soir là, elle s'était sentie prête à être transformée pour partager une existence éternelle avec le vampire, et elle savait en son for intérieur que ce n'était pas que l'effet de la drogue.

Mais elle avait beaucoup réfléchi à la question depuis et elle savait qu'elle n'était pas prête à quitter son monde. Du moins pas encore et pas tant que sa relation avec Mick n'aurait pas évolué.

-Oui, et quelle solution, hein ?
Mais de toute façon, elle ne se pose même pas. Je sais que Mick préférerait me perdre plutôt que de me transformer.

C'était le vampire qui le lui avait fait comprendre lui-même, à demi mots, après la mort de Josh.
A ce moment là elle était trop perdue pour réagir mais désormais, elle ne savait pas comment elle devait prendre la chose et sa relation avec Mick était toujours trop bancale pour qu'elle puisse ré-aborder le sujet.

-Est-ce que tu le ferait toi, si ça pouvait t'éviter de perdre un être cher?

Kate savait qu'elle avait été d'un réalisme presque défaitiste. Mais Beth devait avoir toutes les cartes en main. Certes leur avenir commun était jouable, jusqu'au décès de la journaliste... Et puis, le vampire aimerait-il encore la pétillante jeune femme quand elle se serait changé en vieille femme ridée?

Certes l'amour pur et sincère dépasse les simples barrières de l'apparence... Mais mettons qu'il l'aime toujours, comment vivrait-il leur amour au grand jour? Mick aurait-il la force de tenir après la mort de sa bien-aimée? Supporterait-il d'être condamné à l'éternité avec son souvenir?

Tant de questions, que la blonde devait aussi se poser, mais pas de réponses... Seul le privé était à même de dire ce dont il se sentait capable... Mais lui-même ne devait avoir aucune certitude...

La jeune peintre ressentait la douleur de son amie à travers ce qu'elle disait... Bien qu'elle s'en veuille d'avoir été aussi directe, elle savait que c'était pour le bien de Beth. Il fallait qu'elle ai toutes les informations de son côté...

C'est alors que la jeune femme posa une question qui destabilisa la jeune artiste... Troublée, elle commença par dire:
- Je... Je n'en sais rien Beth...

Jusqu'ici, la brune ne s'était pas véritablement posé la question... Et ses croyances, ces certitudes l'auraient poussée à répondre non. Non, elle ne condamnerait pas un humain à l'éternité et la souffrance de ne pas pouvoir vivre normalement. Non, elle ne serait pas le monstre qui changerait la belle en bête. Non, elle ne sacrifirait pas une existence pour ses sentiments.

C'était la réponse logique, celle qu'il fallait donner. Mais d'un autre côté, on ne parlait pas d'un quidam, mais d'un être cher. Une de ces personnes qui compte pour vous, une de ces personnes dont la mort vous attristerait des années, des siècles peut-être. Ces gens que vous ne supporteriez pas voir mourir. Que vous voulez à vos côtés l'éternité...

La jeune vampire regarda Beth dans les yeux, et après avoir pesé le pour et le contre, elle reprit:
- Franchement, spontanément, je te dirai que je refuserai de changer quelqu'un en un abominable suceur de sang, que c'est trop affreux pour que qui que ce soit le mérite...

Kate ne voulait pas dire ça à son ancienne colocataire, mais sa franchise la poussa à s'exprimer:
- Mais je ne sais pas si je serai capable de voir quelqu'un à qui je tiens beaucoup partir, surtout si c'est dans la fleur de l'âge... Quitte à le condamner à vivre pour toujours... Mais je ne pense pas que chanque vampire puisse se permettre de changer les humains qu'il aime... Il y aurait bien trop de succubes après....

Ce petit exposé revenait bêtement à dire que, tant qu'elle ne serait pas confrontée à la situation, elle ne pourrait pas savoir. Cependant, la question la tracassait...

" Est-ce que je serai capable de la voir mourir? De résister à l'envie de voir son histoire avec Mick et notre amitié durer? Ceci dit, elle pourrait m'en vouloir pour l'éternité..." se disait la jeune vampire. Elle plongea ses yeux marrons dans le regard de la blonde et demanda:
- Et toi? Est-ce que tu veux d'une existence comme la notre?

Car en fait, c'était là le fond du problème...

Au regard qu'elle échangea avec son amie, Beth comprit que sa question l'avait destabilisée.
La réponse qui suivit montra que la peintre n'était pas sûre de ce qu'elle ferait dans un cas pareil et un silence s'en suivit pendant lequel les jeunes femmes réfléchirent toutes deux à la question.

Beth ne pouvait qu'imaginer le dilemme auquel étaient confrontés les vampires faisant face à une telle situation.
Elle repensa à Mick refusant de transformer Josh et lui expliquant qu'il en aurait été de même pour elle.

Mais Mick avait toujours montré de la répugnance et de la douleur face à sa condition alors que Kate, même si elle était capable d'avoir également ce côté noir, et bien Kate acceptait son état avec plus de sérenité et Beth avait espéré une réponse plus tranchée, plus claire.

Puis Kate reprit la parole et confirma les craintes de Beth : transformer quelqu'un en vampire revenait à le condamner en quelque sorte, même si beaucoup d'entre eux le vivaient bien, et cela faisait peser un fardeau immense sur celui qui avait prit la décision d'accomplir une telle chose. Et il était vrai que la mort faisait partie de la vie et que si chaque vampire transformait les humains qui lui étaient chers, il n'y aurait bientôt plus que des vampires.

"Cela fait peut-être partie de la solution" était en train de se dire Beth, quand son amie lui posa à son tour une question décisive.

-Non, répondit-elle dans un souffle.
-Non, je ne crois pas que je serais prête à faire ça... J'aurais trop peur de me voir changée, de me sentir différente.

Beth avait conscience que sa réponse pouvait paraître brusque et définitive mais elle traduisait précisément son état d'esprit.

Mick l'avait peut-être trop influencée à ce sujet mais elle tenait à sa vie et à la valeur qu'elle prenait en pensant qu'un jour, il lui faudrait la quitter.

Et puis la jeune femme se demandait à quel point la condition de vampire pouvait changer quelqu'un...
Après tout elle n'avait connu ni Mick ni Kate avant leur transformation.
Peut-être étaient-ils des personnes complètement différentes, peut-être n'auraient-ils jamais développé des relations aussi fortes les uns avec les autres s'ils s'étaient rencontrés avant.

Et surtout Beth se demandait comment il serait possible de vivre une relation avec quelqu'un, sachant que c'est précisément cette personne qui est responsable de cette nouvelle condition.

En fait, Beth avait peur de regretter une telle décision et d'en vouloir à son parrain, à Mick si tel devait être le cas.

-Je ne voudrais rien gâcher entre mon parrain et moi...
Mais tu sais la question est loin de se poser, c'est un sujet que nous avons à peine abordé avec Mick et c'est de toute façon très prématuré.
Qui sait, peut-être qu'au bout de quelques jours avec moi il se rendrait compte qu'une éternité avec Beth Turner peut ressembler à l'enfer! déclara la jeune femme avec un sourire complice.

Après tout, elle n'avait vu aucun couple vampire de sa connaissance durer et Kate faisait partie de cet exemple.

Kate réfléchissait toujours à ce qu'elle avait dit. Bien qu'elle ait beaucoup parler, elle n'était pas sûre d'avoir exprimé clairement ce qu'elle voulait dire... C'était peut-être parcequ'elle n'était sûre de rien, en fait.

Beth venait de la poser face à un dilemne : sauver un être cher de la mort qui fait si peur ou le condamer à voir mourir les humains comme des papillons... Mais on pouvait aussi considérer qu'elle débarassait cet être de la mortalité et lui offrait l'immortalité...

Flash Back

La jeune fille se sentait changée, différente, plus forte. Elle leva les yeux vers Desmond, avec un léger voile devant les yeux. Il lui caressa la joue, plein de douceur et lui souffla à l'oreille:
- Ca va?
- Je me sens étrange... Que c'est-il passé ?

Sa voix était faible et un peu lointaine. Il répondit:
- Je nous ai donné la possibilité d'un amour éternel. Je t'ai offert l'immortalité...

Fin Flash Back

La jeune vampire secoua la tête. Son parrain avait crut bon lui faire ce don, cette malédiction et cela avait gâté leur relation, déjà quelque peu sur la pente descendante...

Mais les choses n'étaient pas toujours noires, si leur amour avait vraiment valut la peine, il aurait tenu. Et celui de Mick et la journaliste avait une certaine pureté...

Néanmoins la blonde ne semblait pas être prête à accepter cette modification, elle avait peur d'être trop changée... Bien sûr, ça vous change un être de se voir immortel. les réactions pouvaient être très différentes... Desmond lui avait expliqué que c'était avec l'âge que l'on se détachait de son statut d'antan. Et la jeune brune se refusait à perdre sa part d'humanité, alors que d'autres ne s'embaraissaient pas d'états d'âme...

Son ancienne colocataire relativisa la situation en décrétant que sa relation avec la privé en était loin de ce stade de grande question. Elle ajouta même un trait d'humour. C'était cela que la peintre adorait chez son amie, elle avait toujours un petit trait d'ironie, le sens de la répartie, c'était très agréable.

Pour revenir à un sujet plus léger, l'artiste eut un sourire et demanda:
- Tu veux boire quelque chose, histoire de se remettre ?

Un regard complice entre les deux amies s'en suivit...

Beth accepta ce changement de conversation avec gratitude.
Kate savait toujours quand s'arrêter avec la journaliste et le sujet vampire-humaine faisait partie de ces conversations "à risque".

Non pas que Beth se sentait malheureuse ou découragée ce soir là mais c'était sans nul doute une histoire délicate et trop en parler n'arrangeait rien.

-Avec plaisir, répondit-elle avec un grand sourire.
Je crois qu'un verre de whisky ne sera pas de trop pour nous faire revenir à des choses... moins sérieuses dirons-nous!

Elle laissa son amie s'affairer et préparer les verres en continuant à s'imprégner de l'ambiance de l'appartement, furetant à droite à gauche, regardant chaque bibelot et chaque objet avec un intérêt particulier et retrouvant la patte et les goûts de Kate à travers chaque chose.

Elle se surprit même à essayer de relever des indices de la nature vampirique de la jeune femme et cela l'amusa parce que, assurément, aucun vampire ne serait assez stupide pour laisser traîner une poche de sang ou même installer un congélateur dans une pièce où des humains pouvaient potentiellement faire irruption, voulue ou non.

Une idée lui traversa soudain l'esprit et sentant que la jeune peintre avait presque terminé de préparer leurs boissons, elle lui cria innocemment de l'autre bout de la pièce :

-Et ton expo ? Tout se passe bien avec le directeur de la galerie et avec Josef ?

L'expo n'était qu'un prétexte puisque de nombreux contacts dans la presse artistique lui avaient dit que ce serait assurément un succès, mais travailler en collaboration avec Josef avait du être un défi pour Kate et c'est de cela que Beth avait envie de la faire parler.

Kate eut un petit sourire et répondit, en se levant:
- Je devrais bien pouvoir trouver ça...

Le jus de fruit sur la table n'avait en effet rien d'engageant et il fallait quelque chose d'un peu plus fort pour digérer toutes ces émotions. La jeune vampire récupéra donc ce qui traînait sur la table et se dirigea vers la cuisine.

Là, elle mit le jus au frais et sortit farfouilla dans les placards. La brune était quasiment certaine qu'une bouteille de Jock Daniels traînait là dedans... Et elle finit par y mettre la main dessus et en servit deux verres, juste bien dosés. Elle prépara ensuite un bol de glaçon et posa le tout sur un plateau, rangé au sommet d'un meuble.

Alors que la peintre s'affairer, elle remarqua son amie occupait à fureter dans la grande pièce principale. Cette attitude lui tira un petit sourire... La journaliste avait bien choisi son métier, si ce n'était ce métier qui l'avait choisie ! Elle était faite pour ça, elle était tellement curieuse et pétillante.

D'ailleurs son ancienne colocataire lança, d'un air innocent, un petit remarque sur l'expo, le directeur et Konstentin... Son sujet qui fâche à elle...

" Chacune son tour je suppose" songea Kate, néanmoins souriante face à la réaction de la blonde. C'était typique ça aussi.

La jeune vampire se dirigea vers le canapé et posa le plateau sur la table basse. Elle s'installa confortablement son verre à la main et répondit:
- Elle se met en place tout doucement. Il reste un tas de choses à régler, le directeur et Konstentin ont du se passer le mot pour me rendre folle. je leur propose une oeuvre à exposer et soit elle ne convient pas à l'un soit à l'autre. J'ai fini par leur laisser trois cartons et leur dire de se débrouiller!

La jeune artiste eut un petit rire et avala une gorgée de wisky avant de reprendre:
- J'y retourne demain, histoire de faire savoir que je ne les laisse pas en plan, mais aujourd'hui c'était journée sabbatique. Je pense que l'inauguration se passera pas trop mal...

La brune était stressée cependant, même si elle gardait son calme et son sang froid...

Beth s'amusa de voir avec quelle facilité son amie évitait les sujets qui la dérangeaient.

Bien sûr elle avait parlé de l'expo et de sa collaboration avec les organisateurs, mais ce qui intéressait la journaliste, c'était ses intéractions avec Josef, ce qu'elle évitait soigneusement d'aborder.
Quoique, le vampire lui donnait apparemment du fil à retordre et Beth ne pouvait qu'imaginer combien cela devait agacer Kate.

-Hum hum... Peut-être que le grand méchant vampire n'a pas apprécié que tu le remette à sa place ?
Mais d'ailleurs, c'est pour ça que tu ne l'aimais pas ? Parce que tu savais que c'était un vampire ?

Beth se doutait que c'était plus qu'une simple affaire de vampires, mais cela pouvait expliquer une partie de l'aversion que la peintre éprouvait pour le businessman.

-En tout cas, je n'ai que de bons échos de mes collègues déjà sur le coup. Je suis persuadée que tout va bien se passer et que tu vas trouver un moyen de les satisfaire... tout en leur bottant les fesses bien entendu !

La journaliste but une gorgée de son verre qu'elle garda à la main tout en repliant ses jambes en tailleur.

Beth souriait.
Elle était plus que confiante pour l'avenir de Kate à Los Angeles et elle était sûre que quand la jeune femme se sentirait prête, l'avoir présentée à Josef se révèlerait judicieux.

Kate avait très bien compris que son amie cherchait à en savoir plus sur ses relations avec Konstentin pendant l'organisation de l'expo. Elle savait également que Beth aurait préféré voir ces fameuses relations au beau fixe et que le sujet l'intéressait grandement...

Mais la jeune vampire avait habilement esquivé le sujet qui ne lui plaisait pas, en répondant toutefois avec la plus grande franchise à la question posée. La journaliste ne l'était pas pour rien et elle fit revenir le sujet sur le tapis avec un peu moins de tact... Pour le coup, pas 36 manières de ne pas en parler...

La brune eut donc un petit sourire et répondit:
- Je suppose qu'il n'a pas l'habitude de se faire remettre à sa place... Ca lui ferait du bien pourtant.

La peintre avala une gorgée de whisky et reprit:
- Et en fait je ne l'aime pas parcequ'il évoque le profil type du vieux vampire sûr de lui...

Son argumentation, si elle s'en tenait là, ne tenait pas debout. La jeune artiste le savait et, comme elle ne supportait pas de mentir à ses amis, elle avoua:
- Et puis il me rapelle un peu trop Desmond...

Elle laissa sa phrase en suspens et eut un léger rire quand Beth parla de botter les fesses aux organisateurs. Elle rétorqua, un peu plus gaiement:
- Déjà je met cette expo debout, c'est pas si mal. Non parceque je te jure qu'ils vont me rendre dignue s'ils ne se mettent pas d'accord. Je pense que j'ai frappé suffisament fort pour qu'ils se clament.

Un sourire éspiègle apparut sur ses lèvres et elle trinqua avec son ancienne colocataire:
- A nous !

Beth se mit à rire en entendant la façon dont Kate parlait de Josef et de l'exposition.
Il était certain que la jeune femme n'était pas prête à se laisser faire, ni par un vampire affolé, ni par des organisateurs exigeants et Beth se dit qu'elle pourrait rassurer Mick à propos de ses craintes.

Et puis la peintre donna enfin les raisons de son aversion pour Josef.

Desmond...
Beth ne le connaissait pas et pourtant, elle avait l'impression d'avoir toujours su ce qu'il était et qui il représentait pour Kate.
Inconsciemment, c'était peut-être ça qui l'avait poussée à la présenter au businessman.

Beth attendit quelques instants avant d'exploiter l'information et trinqua d'abord avec son amie.

-A nous, oui, mais surtout à toi et à ton avenir plein de succès dans notre bonne vieille ville !

Les deux jeunes femmes bûrent en se souriant et Beth s'en voulut un peu de briser cet instant.

-Kate... Je ne voudrais pas remuer le couteau dans la plaie mais... ce Desmond, c'est bien ton parrain n'est-ce pas ? Et si c'est en effet le cas, pourquoi avoir fui New York ? Qu'est ce qui a fait que vivre dans la même ville que lui devienne si compliqué ?

Ces interrogations rejoignaient leur conversation précédente sur le fait d'être transformé par l'être aimé.
L'histoire de Kate restait marquée de blancs et Beth avait besoin de savoir ce qui avait pu fragiliser son amie à ce point, alors qu'elle semblait avoir accepté sa nature de vampire avec une sérénité étonnante.

La brune eut un sourire aux mots d'encouragement er d'espoir de la journaliste. Cette jeune humaine était vraiment adorable, dommage que...

"Tu ne vas pas penser à ça, quand même!" se sermonna la jeune vampire, quand elle se surprit à penser que la vie de Beth serait courte et qu'elle n'aurait pas le temps de parfaire ce charme particulier qu'elle avait... Mais c'était peut-être con humanité qui la rendait si particulière...

La voix de la blonde tira Kate de ses tristes pensées... Et l'ammena à repenser à ce passé qu'elle fuyait. Mais son amie méritait tout de même des explications, et puis confidence pour confidence... La jeune peintre commeça à se livrer:
- Oui c'est mon parrain.

"Si ça avait été juste ça..." songea-t-elle avant de continuer:
- Mais c'était mon grand amour de jeunesse... Les adoslescents peuvent être trop passionés... Et bien je l'aimais à la folie. Mais le charme a bien fini par se rompre, déjà il m'avait changé en ce que je pensais être un monstre...

La partie la plus évidente était énoncée, mais venait celle qui parlait de ses émotions, celle qu'elle n'avait encore jamais révélée à personne:
- Mais il est devenu envahissant, à me suivre partout, me surveiller, douter de tout, essayer de m'epêcher de sortir sans lui... Enfin tu sais comment peuvent-être les gens amoureux parfois... Alors on était sur le point de rompre et j'ai voulu tout quitter. Plus rien ne me retenait à N.Y, pas de famille, peu d'amis, mes études finies...

L'artiste n'avait pas totalement agi sur l'impulsion du moment, elle avait déjà songé à quitter la ville plusieurs fois. En fait, la brune savait qu'elle avait choisi la fuite, la lâcheté, la facilité. Elle le savait mais essayait de l'assumer...

Kate sourit à la journaliste, mais n'ajouta rien, laissant venir les questions qu'elle aurait peut-être...

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